Les lauréats du concours
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2016
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2016
« S'AIMER », thème de l’édition 2016 du concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award, a rassemblé près de 300 photographes, professionnels ou amateurs, répartis sur la France entière. Style et expression artistique des clichés ont été laissés au libre choix des participants.
Le Jury a sélectionné les 40 photos finalistes ainsi que les trois Prix ci-dessous : Grand Prix et Prix Accessits.
Un Prix du Public TÉVA a été décerné grâce aux votes des internautes sur le site teva.fr, entre le 10 et le 20 septembre 2016.
La photo lauréate du Grand Prix - par Jacques LANNEGRAND - a été publiée dans Polka Magazine #36 et le magazine Marie Claire de décembre 2016.
Les photographies finalistes ont été exposées dans différentes villes de France à l'occasion de la campagne d'Octobre Rose 2016.
Les membres du Jury 2016 Les expositions 2016
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2016
Jacques LANNEGRAND [La Ville-aux-Dames (37)]
Comment s’aimer pendant et après une telle épreuve qu’est le cancer du sein ?
Ma femme, qui a été modèle, a toujours posé pour moi. La reprise de cette activité photographique l’a aidée à retrouver la confiance en elle et une féminité qu’elle pensait à jamais perdue.
Cette image représente pour moi un immense cadeau et encore plus pour elle, ce retour à la pleine vie en recommençant à s’aimer.
Je l’adore.
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2016
Léa DAVID [La Talaudière (42)]
Pour ce concours, j'avais l'envie de réaliser une belle image, simple.
J'ai choisi d'aborder le thème « S'AIMER » dans le couple et d'inclure le conjoint dans le processus de dépistage : il est à ce moment un soutien, une présence mais il peut aussi être l’initiateur de cette démarche.
Sur ce cliché, un « vrai » couple que j’ai souhaité photographier de la manière la plus naturelle possible, sans pour autant montrer leurs visages de manière afin que tout autre couple puisse s'identifier à eux. L’objectif est aussi de sensibiliser les hommes au dépistage précoce du cancer du sein.
Il me semblait essentiel de réaliser une prise de vue avec un réel travail de lumière sur ces corps pour magnifier le côté pur du nu et la beauté d'un moment fort, celui de la présence de l'un pour l'autre dans un moment inquiétant.
Prix Accessit & Prix du Public Téva
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2016
Cyrielle RENAULT [Strasbourg (67)]
J'ai connu Valérie dans le cadre d'une exposition sur la féminité que je suis en train de monter à Strasbourg.
Quand je l’ai rencontrée, ce qui m'a frappée, c'est sa force. La force de se battre contre la maladie et de mener de front sa vie de femme, de mère et d'épouse.
Lors de la séance photo, Fabien était présent avec son rire et son regard rempli d'amour pour sa femme. Leur couple est fort ; il ne s’apitoie pas sur la maladie. Je souhaitais prendre les éléments de cet amour, l’humour qui les caractérise et aussi leur lieu de vie. Valérie s'accepte telle qu'elle est, sans artifice. Juste sa beauté. Elle jette ainsi sa perruque en se libérant de l'apparence pour être elle-même et s'aimer. Comprenant la symbolique, son mari participe à la scène, amusé, toujours plus amoureux.
Les finalistes
ESTEE LAUDER PINK RIBBON PHOTO AWARD 2016
Ariane KLEIN [Strasbourg (67)]
« Ma relation avec ma fille a inspiré cette image. Après de nombreuses épreuves physiques et morales trop lourdes à porter, l'envie de vivre m'a quittée. Ma fille m'a réappris à me maquiller, à m'habiller, à me trouver belle, à m'aimer. Cette image est un hommage à son amour inconditionnel. » - Natacha La mère a mené sa fille jusqu'à l'âge adulte. Maintenant c’est à la jeune femme de prendre le relais et de réapprendre à sa mère, récemment opérée des deux seins, à se trouver jolie et à s'aimer à nouveau. Elle lui montre que la vie est là, que la joie est essentielle au désir de vivre et dessine sur les lèvres de sa mère cette beauté qu'elle a tant admiré enfant. Je voulais de la douceur et de la légèreté dans mon cliché. Le flou pour unir les deux personnages et le noir et blanc pour une bulle qui n’appartienne qu'à elles, au cœur de l’univers simple de leur quotidien. Un éclat de vie raconté par un éclat de rire entre une mère et sa fille.
Elsa LANGLASSE [Aubagne (13)]
Le cancer a touché ma mère et frappé notre famille de toute sa force. Alors nous sommes tous partis en guerre. Nous ne sommes que quatre dans notre famille, et si petite soit-elle, nous avons mobilisé tout notre courage, ravalé nos larmes et nos doutes, balayé nos peurs pour offrir à notre mère toute notre force. Après le combat, la rémission... Et pendant ce temps : apprendre à aimer la vie différemment, être d’avantage dans le présent, le « ici », le « maintenant », essayer encore et encore d'être dans ce fichu présent et jouir de ce que l'on est. Ici et maintenant. Je n'ai jamais trouvé ma mère plus belle qu'aujourd'hui, elle rayonne de force, c'est une conquérante et mon père est le miroir de son âme. Maman me dit : « Quand quelqu’un vous touche comme si vous étiez la plus belle du monde, vous y croyez. Dans les yeux de ton père j'oublie tout, je renais. »
Justine BUREAU [Change (72)]
« Quand les médecins sont venus m’annoncer ce que j'avais, je m’étais mis en tête de ne pas pleurer. Il fallait rester forte. J'étais dans ma bulle ; il fallait me laisser dans mon espace. Mais le plus dur dans tout ça fut quand je suis allée chez le coiffeur. C'est comme perdre une marque de féminité, son identité. J'ai mis quelques heures avant de me regarder dans un miroir, de toucher mon crâne. Et puis on apprend à habiller son visage autrement, avec des bijoux, des foulards et surtout de la couleur ! Je n'ai jamais eu peur de sortir, j’étais à l'aise dans ce que j'étais devenue, j'avais une nouvelle apparence. J'ai continué à vivre normalement malgré ça. Le quotidien n'a pas vraiment changé ; j'ai eu la chance d’être entourée par les amis, la famille... C'est important. Pour moi s'aimer, c'est s'accepter, peu importe les changements, même s’ils sont radicaux. C'est aussi réussir à se regarder, à accepter le regard des autres et pourquoi pas à se laisser prendre en photo ! » - Camille
Ilan DEHE [Nice (06)]
Photographie thérapeutique née d’une complicité artistique. Julie et moi nous sommes rencontrés il y a un an. J’ai été frappé par sa joie de vivre et par son courage car c’est sans merci qu’elle mène une bataille contre son cancer du sein. Alors que son corps fait des siennes, Julie résiste et apprend à s’accepter. Il existe autant de personnes que de manières de s’aimer. En l’occurrence, ici, il s’agit de s’aimer soi-même. Une notion indispensable pour garder le moral qui lui est essentiel pour affronter les traitements, eux-mêmes essentiels à la guérison Le travail d’Helmut Newton tourne autour de l’amour, des femmes, et des seins. Eloquent. Nous décidons de recréer une de ses photos. Une femme, seins nus, pose la main sur le sein de son double en plastique : image de sa perfection déchue, qu’elle affectionne comme un reflet dans un miroir tout en apprenant à aimer son nouveau soi. Rester belle et femme avec ou sans cheveux, avec ou sans perruque, avec ou sans seins.
Dalale SHOEIR [Champs-sur-Marne (77)]
« S'aimer » - Un si grand mot. Se sentir bien dans son corps et dans son esprit est si difficile de nos jours ; il n’est pas n'est si simple d'être une femme ! Comment réussir à s'aimer avec cette boule… Cette boule qui fait si peur. Peur de ne plus s'aimer, de ne plus pouvoir aimer ni être aimée, peur de perdre sa féminité et sa vie aussi ! Apprendre à accepter « sa boule » comme l'appelle si tendrement Elodie. Continuer à se sentir belle dans cette épreuve : « Ma boule, voilà un an que tu as quitté mon corps, tu as mis une belle pagaille dans ma vie. Pas évident d'être aussi affaiblie. Aujourd'hui tu ne fais plus partie de mon corps et pourtant tu es toujours présente dans ma vie, dans ma tête et de par mes cicatrices... Mais je te dis aussi merci car je suis devenue une autre femme. Je ne te déteste pas. »
Sylvie THOMAS [Grambois (84)]
Revivre après un passage de vie éprouvant. Goûter chaque journée dans la joie. Et se dire que la vie commence à 60 ans. J'ai pris cette photo de mon amie dans un paysage tout autant simple que magnifique. Et j'ai aimé sa joie de vivre après avoir passé des épreuves dont la vie a le secret.
Léa DAVID [La Talaudière (42)]
Prix Accessit 2016
Pour ce concours, j'avais l'envie de réaliser une belle image, simple. J'ai choisi d'aborder le thème « S'aimer » dans le couple et d'inclure le conjoint dans le processus de dépistage : il est à ce moment un soutien, une présence mais il peut aussi être l’initiateur de cette démarche. Sur ce cliché, un « vrai » couple que j’ai souhaité photographier de la manière la plus naturelle possible, sans pour autant montrer leurs visages de manière afin que tout autre couple puisse s'identifier à eux. L’objectif est aussi de sensibiliser les hommes au dépistage précoce du cancer du sein. Il me semblait essentiel de réaliser une prise de vue avec un réel travail de lumière sur ces corps pour magnifier le côté pur du nu et la beauté d'un moment fort, celui de la présence de l'un pour l'autre dans un moment inquiétant.
Pour ce concours, j'avais l'envie de réaliser une belle image, simple. J'ai choisi d'aborder le thème « S'aimer » dans le couple et d'inclure le conjoint dans le processus de dépistage : il est à ce moment un soutien, une présence mais il peut aussi être l’initiateur de cette démarche. Sur ce cliché, un « vrai » couple que j’ai souhaité photographier de la manière la plus naturelle possible, sans pour autant montrer leurs visages de manière afin que tout autre couple puisse s'identifier à eux. L’objectif est aussi de sensibiliser les hommes au dépistage précoce du cancer du sein. Il me semblait essentiel de réaliser une prise de vue avec un réel travail de lumière sur ces corps pour magnifier le côté pur du nu et la beauté d'un moment fort, celui de la présence de l'un pour l'autre dans un moment inquiétant.
Cyrielle RENAULT [Strasbourg (67)]
Prix Accessit 2016
Prix du Public Téva 2016
J'ai connu Valérie dans le cadre d'une exposition sur la féminité que je suis en train de monter à Strasbourg. Quand je l’ai rencontrée, ce qui m'a frappée, c'est sa force. La force de se battre contre la maladie et de mener de front sa vie de femme, de mère et d'épouse. Lors de la séance photo, Fabien était présent avec son rire et son regard rempli d'amour pour sa femme. Leur couple est fort ; il ne s’apitoie pas sur la maladie. Je souhaitais prendre les éléments de cet amour, l’humour qui les caractérise et aussi leur lieu de vie. Valérie s'aime telle qu'elle est, sans artifice. Juste sa beauté. Elle jette ainsi sa perruque en se libérant de l'apparence pour être elle-même et s'aimer. Comprenant la symbolique, son mari participe à la scène, amusé, toujours plus amoureux. Voilà ma photo, ma participation à ce beau concours que vous organisez !
Prix du Public Téva 2016
J'ai connu Valérie dans le cadre d'une exposition sur la féminité que je suis en train de monter à Strasbourg. Quand je l’ai rencontrée, ce qui m'a frappée, c'est sa force. La force de se battre contre la maladie et de mener de front sa vie de femme, de mère et d'épouse. Lors de la séance photo, Fabien était présent avec son rire et son regard rempli d'amour pour sa femme. Leur couple est fort ; il ne s’apitoie pas sur la maladie. Je souhaitais prendre les éléments de cet amour, l’humour qui les caractérise et aussi leur lieu de vie. Valérie s'aime telle qu'elle est, sans artifice. Juste sa beauté. Elle jette ainsi sa perruque en se libérant de l'apparence pour être elle-même et s'aimer. Comprenant la symbolique, son mari participe à la scène, amusé, toujours plus amoureux. Voilà ma photo, ma participation à ce beau concours que vous organisez !
Ridah AZIZ [Toulon (83)]
La capture d’un moment privilégié entre une fille médecin qui câline sa mère atteinte d’un cancer. Un moment intime que j'ai eu la chance de partager. L'amour est la réponse en attendant la réponse de la recherche.
Martine GUILLEMAIN [Paris (75)]
Une maladie qui marque le corps et martyrise l'esprit. A tout instant, les regards teintés de douceur de Laurence et la force de sa présence ont apporté à sa jumelle Sabrina tout l’amour nécessaire au processus de guérison et de reconstruction.
Jean-Claude HILD [Villers-lès-Nancy (54)]
« Cette photo est une histoire de regards. Celui de mes enfants d'abord : l'esprit joueur, ils adorent les concours. Alors quelle joyeuse surprise, ce crâne chauve devenu objet de jeu et de créativité ! Celui de Jean-Claude, l'ami photographe ensuite. Une journée entre amis à la mer, sans turban, le plaisir de sentir le vent, la fraîcheur de l'eau, la chaleur du sable... Il me photographie avec les autres, comme si ce crâne nu n'était plus ni laid, ni tabou et trouvait sa place dans l'insouciance des photos de vacances. Je lui parle alors de notre projet, et il réenclenche son appareil. Celui de Jérôme, mon mari enfin. Il regarde les clichés, choisit celui-ci et me dit : « En fait, ta tête nue te donne un charme fou ! ». Mais le regard qui a le plus changé au fil de cette aventure est le mien : malgré les dégâts de la maladie, je me sens belle, pleinement femme, tournée vers l'avenir et ses possibles. » - Célia
Nelly ROUQUETTE [Rodez (12)]
« Passé le cataclysme de l'annonce du cancer de notre maman et après avoir fait corps avec elle dans les moments de tristesse, de combats et de doutes, vient le temps de la réconciliation et de l'acceptation. Quoi de plus évident pour nous alors d'improviser cette séance photo : les deux filles et leur mère en plein milieu du salon ! Son visage apaisé et ce léger sourire nous laissent penser que tout va mieux, que l'on pourrait presque en rire. Et quel bonheur de la voir porter avec fierté au bout des seins ce petit détail burlesque... Lumineuse, elle porte toute la force retrouvée pour à nouveau s’aimer. » - Tes filles.
Eloa LANDAIS [Paris (75)]
« S'il y a bien une difficulté dans cette lutte contre le cancer, c'est de s'aimer. Difficile, en effet, de se trouver belle sans cheveux, sans cils… Difficile d'aimer son corps affaibli, marqué par la signature des différents traitements. C'est parce que c'est difficile mais pas impossible que j'ai eu envie d'avoir une photo de moi sur laquelle je pourrais me trouver belle. Un peu comme un pied de nez à la maladie ! Je connaissais déjà Eloa : elle a photographié mes enfants quand ils étaient nouveau-nés. Je lui ai demandé si elle souhaitait m'accompagner dans cette aventure. Eloa a su faire une photo sur laquelle non seulement je m'aime, mais sur laquelle je me trouve séduisante. » - Ariane
Marie RODET - Rully (71)
« Parce que le cancer nous transforme, je suis devenue l’institutrice chauve. Parce que s’aimer, c’est s’apprendre. Parce que vivre, c’est mieux avec le sourire. Du coup, j’ai appris à en vivre » - Stéphanie - Stéphanie, mon amie photographiée ici, a eu un cancer du sein.
Nous avons décidé d'essayer toutes sortes de coupes de cheveux différentes – coupe Mireille Mathieu, coupe mulet, coupe punk – avant d'arriver à l'étape de la tonte complète. Un moment de franche rigolade mêlé à une émotion intense… J'ai récupéré ses cheveux pour lui en faire une barbe. Cette photo reflète pour moi la force et la sagesse de Stéphanie.
Nous avons décidé d'essayer toutes sortes de coupes de cheveux différentes – coupe Mireille Mathieu, coupe mulet, coupe punk – avant d'arriver à l'étape de la tonte complète. Un moment de franche rigolade mêlé à une émotion intense… J'ai récupéré ses cheveux pour lui en faire une barbe. Cette photo reflète pour moi la force et la sagesse de Stéphanie.
Stéphanie BOUGEARD [Lissieu (69)]
C'était le 10 mars 2016. La fin de l'hiver, peu de temps avant ma dernière cure. Une première prise de vue, une première « mise à nue » : un face à face avec moi même, objective à travers l'objectif. Un autoportrait. Un autre portrait. Je me regarde une autre, dans le miroir de la photographie. Je m'apprivoise avec douceur, avec cette tendresse qui vient avec le temps. Et il m'a fallu du temps pour accepter ma métamorphose troublante, déstabilisante, humiliante, en mutation constante, simplement pour continuer ma vie ! Paradoxalement, la transformation physique a renforcé l'estime de moi : on devient sa propre priorité et on mesure sa valeur. Un cheminement vers l'amour de soi, vital pour vaincre la maladie, une fois dépouillée des codes beauté-féminité. Avec cette nudité particulière qui révèle sa vraie lumière. Cette image, je la partage avec toi, sœur inconnue, dont la peur, fut la mienne. Ton visage est le mien, mon visage est le tien.
Giuseppina LUCCHESI [ Montélimar (26)]
« Je n’ai caché mon cancer à personne ; j’ai refusé d’avoir honte ! Peu importe leur surnom, peu importe leur forme, peu importe leur taille… avec ou sans « atouts », ma féminité et ma vie ne se limitent pas à cette symbolique sexuelle, l’essentiel est de se sentir en harmonie avec sa féminité. Je suis blessée oui, mais bien vivante et femme jusqu’au bout de mes seins. Après le cancer, notre corps de femme est changé et meurtri, mais il existe un après : notre féminité, notre sensibilité, notre sensualité existent toujours et c’est encore plus fort ! » - Corinne
Anabelle DE ALMEIDA [Nogent-sur-Marne (94)]
Cette annonce, un soir d'hiver : ma cousine va devoir affronter une terrible épreuve. Cette séance photo est sa demande : garder une trace de ces moments où les mots féminité et amour de soi deviennent un moyen de ne pas se laisser dépasser par la maladie. Elle se remaquille en prenant soin de ne négliger aucun détail. Devant les gens, elle rit d'elle-même, de son apparence un peu différente. J’admire chez elle cette volonté incroyable de lutter, comme un moyen de ne pas laisser gagner la maladie. Je ne l'ai jamais vue aussi féminine : digne, forte et fragile à la fois. Je la trouve magnifique !
Sylvain BRIAN [Allauch (13)]
Quand Catherine m'a contacté pour me parler de son souhait de participer au concours photo, j'ai dû d'abord faire face au choc de la nouvelle de sa maladie et j'ai fait de mon mieux pour répondre à son attente : « s'aimer » malgré son cancer. Son projet est devenu le mien et j'ai trouvé de la beauté dans sa souffrance, de la joie dans l'épreuve. En souriant, elle m'expliquait aimer sentir le vent courir et l'eau couler sur son crâne. Elle voulait que j'utilise son corps comme un sujet photographique distinct, en essayant de le détacher du contexte et de l'inclure dans un ensemble, en l’occurrence sa maison et sa vie ouverte sur la mer.
Sandrine SAUVEUR [Saint-Malo (35)]
« Je suis Virginie. Il s'appelle Vincent. Nous formons un couple - une belle famille - avec nos trois enfants. Le cancer du sein est entré dans nos vies en 2016 - l'année de mes 40 ans. Lorsque j'ai pris connaissance de ce concours et de son thème, j'ai suggéré notre participation à Sandrine, une amie photographe, elle-même amoureuse du corps humain. Aimer ma propre image et apprécier le regard de l'autre sur mon image a toujours joué un rôle essentiel dans l'estime que j’ai de moi. Avec Sandrine, nous avons échangé nos idées pour exprimer en photographie le thème S'AIMER. Après la seconde intervention chirurgicale - l'ablation de mon sein droit - j'ai su qu'il faudrait penser comment m'approprier cette nouvelle poitrine, vivre avec, la chérir et laisser Vincent la découvrir, la caresser et l'aimer à son tour. Notre photo exprime la sensualité d'un « peau à peau », tendre et nouveau. S'accepter soi-même et vivre cette expérience artistique à deux pour continuer l'aventure ensemble. » - Virginie
Vincent WILLAEY [Noisiel (77)]
« S'aimer - Pas toujours facile quand on est touché par le cancer. Le corps de la femme et sa féminité sont mis à rude épreuve : traitements, opérations, ablations, reconstruction, effets secondaires... Mais être mariée à un homme incroyable lors d'une telle épreuve vous aide à aller de l'avant. Cet homme qui vous regarde, vous caresse, vous photographie, avant, pendant, après la maladie avec le même regard sans jamais détourner les yeux. Cet homme qui a dit « oui » pour le meilleur et pour le pire, vit lui aussi des moments compliqués. Mais il est là, vous soutient sans jamais défaillir devant vous. Il vous aide à garder confiance, à appréhender et accepter ce corps stigmatisé par la maladie. C'est aussi grâce à l'amour de l'autre que l'on peut réapprendre à s'aimer soi-même. S'il a accepté ce corps, alors pourquoi n’en ferais-je pas de même ?! Mr pour la photo, Mme pour le texte et NOUS pour la pose. » - Séverine
Nathalie KAÏD [Bordeaux (33)]
Suite du projet « Tatouées à Fleurs de Mots » : rencontre avec 170 femmes tatouées (photos et témoignages). Révéler à fleur de peau les escales qui ont traversé leurs vies, suivant un désir puissant d’empreindre une trace sur leurs corps. Sur cette photographie, Sandrine et Denis, car un cancer se vit à deux, surtout après une mastectomie. Sa féminité meurtrie s’est reconstruite dans le regard de son mari. Mon désir a été de fixer ce moment de complicité apaisée avec Denis. La main protectrice qui cache le sein, tandis que Sandrine montre fièrement le tatouage qu’elle a voulu pour restaurer son image : « Me voici transformée en amazone ! C’est violent de perdre un morceau de soi, cette part importante de ma féminité. C’est un soulagement qu’ils m’enlèvent un sein, ils m’enlèvent avant tout un cancer !!! Me reconstruire, à ma façon : ce tatouage occupe la moitié de mon corps libérée de la maladie, non pas comme l’ersatz d’un sein perdu mais comme le conquérant d’un nouveau territoire. »
Karine SICARD-BOUVATIER [Paris (75)]
Cette photographie est le fruit de ma rencontre avec Lucie, grâce à une amie commune. Lucie m'a tout de suite impressionnée par sa force dans la lutte contre la maladie mais aussi par sa beauté. C'est une femme qui a de l'allure et prend soin d'elle chaque jour. Elle adore les chaussures, les robes... Avec d'autres femmes rencontrées à l’hôpital Saint-Louis, elles ont créé un atelier pour apprendre à nouer un turban. Car Lucie adore les turbans ; elle en a maintenant de toutes les couleurs. Issue d'une famille de femmes touchées par la maladie, j'ai eu envie en tant que photographe de montrer Lucie dans ce moment intime et quotidien que nous connaissons toutes face au miroir. Avant de sortir, elle remet une touche de rouge à lèvres, elle a choisi ses souliers, mis sa robe, ajusté son turban... C'est une femme, belle, qui continue de s'apprécier malgré la maladie et c'est là toute sa force. Je la regarde et lui trouve alors un côté « Vermeer ». S'aimer fait partie de la guérison.
Noémie LACOTE [Vendenesse-sur-Arroux (71)]
Je suis une jeune photographe passionnée. Mon bac en poche, je viens d'être admise à la grande école de Condé. Mon modèle m'a contactée par le biais de Facebook afin de l'aider et de l'accompagner dans cette aventure. Jeune maman séparée de 32 ans, deux enfants, dynamique et aimant la vie, elle a achevé son combat contre le cancer du sein le 29 avril 2016. Je n'ai pas hésité une seule seconde à répondre positivement à sa demande. Se mettre ainsi à nu est un début de l'acceptation de soi et du douloureux combat passé. Pour le point de vue, je souhaitais faire quelque chose de différent, presque abstrait : pour mon inspiration, j'ai beaucoup cherché dans les photographies de nus artistiques, très stylisés, comme Man Ray aurait pu faire. Avec la couleur pour la douceur. Quoiqu’il en soit, quelle belle rencontre !
Solenne CHARRIOT [Nantes (44)]
Stefani dit que la maladie a bousculé ses certitudes. Qu’il a fallu qu’elle s’adapte, qu’elle se laisse le temps de réapprendre son corps en passant par différentes épreuves. Pour elle, s’aimer, c’est se laisser le temps de traverser ces étapes en douceur. Nous, ses amis, avons souhaité nous réunir dans un lieu qu’elle apprécie, les bords de Loire. L’eau, la nature sont les éléments qui lui permettent de se ressourcer. Nous nous sommes placés autour d’un miroir monté sur une porte qui s’ouvre sur son avenir, le renouveau, « sa deuxième vie ». Son reflet est en couleur pour dire la vie, le positif, l'amour. Elle éclate de rire car elle s'aime à nouveau au travers de son combat et de notre soutien. Elle a souhaité porter du orange, couleur de la confiance en soi. Nous avons décidé de laisser la couleur rose des bracelets en soutien à la cause.
Pauline THEON [Clisson (44)]
« S’aimer » à s’en exploser le cœur. Je n’ai pas eu besoin de choix pour cette photo, ce n’est pas une mise en scène. J’ai rencontré Cécile un jour où sa vie était chamboulée et puis elle est venue me présenter Lucile. Celle qui l’aime. Celle qui croit en elle. Celle qui l’attend depuis si longtemps. « S’aimer » comme on est : avec nos peurs, nos doutes, nos cicatrices et nos maladies.
Anne-Catherine ARIGNO [Lyon (69)]
« - Astrid, j'ai une demande un peu délicate à formuler… Il existe un concours photo Estée Lauder sur le thème S'aimer destiné à sensibiliser sur le cancer du sein. Accepterais-tu de poser pour moi ? - Je connais ce concours dont j'ai d'ailleurs imprimé le formulaire. Je m'interrogeais sur le choix du photographe, sur le regard qu'il poserait sur moi. Avec plaisir pour participer ! » Souriante et confiante, mon amie m'a accueillie chaleureusement chez elle. Après plusieurs prises de vue, nous avons choisi celle sur laquelle ses seins forment un cœur, qu'elle a poétiquement commenté : « S'aimer, c'est voir ce cœur qui se dessine sur mon cœur, voir l'amour qui était enfoui dedans éclore à l'extérieur sur ce nouveau corps. »
Chris CALVET [Paris (75)]
A l’origine de cette photographie, une calligraphie géante que j'ai réalisée. Elle représente le vide, dans le sens d'une énergie primaire et brute. Réalisme d'un combat. « Celui qui accepte son vide peut remplir sa vie »… et s'aimer. Une énergie particulière se dégage du monde de la calligraphie, liée au taoïsme, quête d'immortalité et d'amour. Aucun photomontage sur ce cliché : juste de l'encre, intense et parfois indélébile, et une femme nue, fragile mais sûre d'elle. Tout se mélange pour ne faire qu'un.
Jacques LANNEGRAND [La Ville-aux-Dames (37)]
Grand Prix du Jury 2016
Comment s’aimer pendant et après une telle épreuve qu’est le cancer du sein. Ma femme, qui a été modèle, a toujours posé pour moi. La reprise de cette activité photographique l’a aidée à retrouver la confiance en elle et une féminité qu’elle pensait à jamais perdue. Cette image représente pour moi un immense cadeau et encore plus pour elle, ce retour à la pleine vie en recommençant à s’aimer. Je l’adore.
Comment s’aimer pendant et après une telle épreuve qu’est le cancer du sein. Ma femme, qui a été modèle, a toujours posé pour moi. La reprise de cette activité photographique l’a aidée à retrouver la confiance en elle et une féminité qu’elle pensait à jamais perdue. Cette image représente pour moi un immense cadeau et encore plus pour elle, ce retour à la pleine vie en recommençant à s’aimer. Je l’adore.
Nina PARISI [Chabrillan (26)]
Miroir mon beau miroir, dis-moi qui se dépistera la première. Le temps n'est pas une course relais car j'ai besoin de toi dans mes pas. Seins sains. S'aimer c'est rétorquer que je te hais Sein-Sibilisation. Toutes les phrases d'une campagne que j'aurais pu trouver et qui aurait pu vous sauver. J'ai l'âge de ces filles qui perdent leur mère. Je laisse une image trouble, glacée d'un miroir assourdi parce que chacun verra ce qu'il veut voir et rétorquera que « s'aimer c'est pas ça ». Je trace des hypothèses et laisse le feutre d'un combat dont le chant de gloire se chantera en cœur. Le reflet d'un éclat stigmatisé, d'une lumière endolorie, s'aimer malgré. S'aimer, parce que l'amour, maman, c'est égoïste, on veut garder ceux qu'on aime près de soi. Moi j'ai besoin que tu me prennes, soin de toi, je t'aime. S'aimer et s'aimer c'est ça.
Anne-Lise CHUPIN [Muret (31)]
« Après quelques temps, il faut réapprendre à s'aimer. Alors oui, maintenant, je pense que je peux dire que je m'aime. Je m'aime pour mon nouveau corps. Je m'aime pour mes seins, qui sont comme ils sont. Je m'aime pour avoir laissé l'autre m'aimer. Je m'aime pour avoir réussi un petit être qui m'anime chaque jour. Je l'aime lui. On est plus forts. On te dit FUCK la maladie ! » - Caroline
Maximilien FRANCO [Paris (75)]
« Il est nettement plus facile de s'aimer soi-même quand votre copain vous regarde ainsi. Cancer à 22 ans avec ablation du sein. Cela pourrait en repousser certain. Mais lui est resté et m'a épaulée dans toutes les étapes - jusqu'à se raser la tête - en continuant de me trouver aussi belle, voire plus, qu'au premier jour. Pour cela, je ne pourrai jamais assez le remercier. Grâce à lui je m'aime encore et le regard des autres n'est pas un obstacle. Qu'on m'aime c'est génial, mais s'aimer c'est encore mieux ! » - Odile
Priscilla DIOT [Faverges (74)]
C'est l'histoire d'une amie et de son Octobre Rose. Elle m'a demandé de la photographier pour « garder un souvenir ». Mais la séance a produit bien plus. A travers l'objectif, j'ai redécouvert la force et la beauté de cette femme qu'elle-même remettait en doute à ce moment là. J'ai alors tenté de capter au mieux ces deux aspects de sa personne pour lui les révéler. Plus tard, je lui ai offert un book du shooting que nous avions réalisé ensemble. Les yeux brillants et le sourire aux lèvres, elle a lâché : « Je me trouve belle ! ». Ce cliché en est la preuve et le pari était gagné quand je l'ai vu s'aimer.
Bernard CIANCIA [Grenoble (38)]
« Portrait de seins » - « Certaines blessures nous forgent. D’autres nous détruisent. Il ne tient qu’à nous de choisir qui nous voulons être. Si nous avançons, nous aimons ou baissons les bras. Quelle honte d’avoir vécu ? D’avoir des cicatrices ? D’avoir les preuves d’un combat mené et gagné ? La beauté d’un corps ou d’une expérience ne vient pas de l’autre. Elle est ce que nous pensons de nous-mêmes, de notre force et de notre conviction d’être belle. Elle n’est rien d’autre que le reflet de notre ressenti. Soyez vous même. Prouvez aux autres que rien ne peut vous abattre. Nathalie, 48 ans, s'aime. » - Texte d'Aimée Ciancia, 19 ans.
Elodie FOUGÈRE [Lille (59)]
« Pour se soigner, on est pris en charge avec un protocole bien balisé. Pour continuer à s'aimer après l'ablation du sein, pas de mode d'emploi. Les proches bien sûr, le regard de mon mari... et un petit coup de rouge à lèvres. Se regarder dans le miroir en sortant de la douche et se dire que la vie vaut bien ce prix là ! - Je m'aime, je m'aime, je m'aime ! Même si ça ne repoussera pas (tout seul), je m'aime ! Merci Elodie ! » - Cécile
Mélina JAOUEN [Brest (29)]
Agathe et Marilou sont nues. Posées sur le sol, baignées de lumière blanche dans un espace-temps évanescent, presque irréel. Le bras tendu qui relie, qui enlace et qui protège est le geste tendre, fort et pudique du soutien de l'amour face à la maladie. Les chevelures sont là. Encore? A nouveau? Omniprésentes, elles se joignent et s'entremêlent, sont le symbole de leur union, de leurs peurs, de leurs combats, de leurs douleurs et de leurs victoires.
Dominique BRUNEAU [Jouy-en-Josas (78)]
Je t'aime dès que j'ouvre les yeux. Je t'aime quand je te vois à mes côtés mais aussi quand je ne te vois pas. Je t'aime le matin, la journée, le soir, la nuit. Je t'aime quand je suis dans tes bras et encore plus quand ils s'impatientent de te blottir. Je t'aime et ainsi va notre rythme, nous qui nous aimons et aimons la vie. Voilà pourquoi elle est précieuse. Ma photo : « S'aimer » c'est vibrer mutuellement avec le cœur et éviter que la maladie ne vienne casser ce rythme trop tôt.
David EKUE [Sartrouville (78)]
Karen est une jeune femme de 30 ans qui a combattu le cancer pendant deux ans. En rémission depuis un an, elle a souhaité partager ce qu’elle a traversé. Cette photographie, réalisée en collaboration avec le créateur de mode Elie Kuame, évoque son combat face à la maladie. La robe de madone représente la paix qu’elle a fait avec elle-même. Le Livre Saint, la spiritualité trouvée. Ses cicatrices marquent autant la douleur que la victoire. La poupée voilée symbolise ses enfants qu’elle a su protéger. La seringue pour les traitements qui lui ont ravi ses cheveux et ses ongles. Sur son visage, le maquillage qu’elle portait lors de chaque chimio pour être une femme avant tout, rester belle et prouver aux autres femmes que « Oui ! Toutes peuvent le faire ! ». Aujourd'hui elle s'aime plus que jamais. Elle se sent belle, elle se sent elle, une nouvelle elle en pleine forme !
Marie-Laure WETZLER [Epinay-sur-Orge (91)]
Qui n’est pas touché(e) par le cancer du sein, que ce soit au travers de sa propre histoire, de celle d’un membre de la famille ou d’une amie ? Quand j’ai rencontré Marie, j’ai tout de suite été touchée par son projet : montrer qu’avec deux seins ou un seul, on est belle, on peut s’aimer et être aimée ! Une sorte de « photo-thérapie ». Marie a du dépasser ses propres barrières pour se mettre à nue devant un objectif et lâcher prise pour faire passer son message : s’aimer, aimer la vie et le montrer. Nous avons choisi ensemble cette photo où elle respire la joie, le bonheur de vivre après un combat qui n’est pas encore terminé. En toile de fond le « Mur des je t'aime » de Paris (Montmartre) car aujourd'hui plus qu'hier, s'aimer et aimer les autres est le message à transmettre.
Stéphanie BILLARANT [Nantes (44)]
Photographe, j’ai commencé une série d'autoportraits en mouvement quelques mois après avoir appris la nouvelle. Mais ce n'est que plusieurs mois après que j'ai compris pourquoi je le faisais. J'avais besoin de l'expression libératoire de mon corps : explosion sous l'enveloppe éthérée, pour une renaissance et apprendre à s'aimer.
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Les membres du jury 2016