Les lauréats et finalistes du concours
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2019
“HEROES”
Les lauréats des Prix du Jury et du Prix du Public Téva ont été annoncés le 8 novembre 2019 lors d'une remise de Prix exceptionnelle
qui s'est tenue pour la troisième année à Paris Photo, partenaire du concours.
Ils ont été choisis parmi les 40 photographies finalistes sélectionnées pour cette huitième édition du concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award.
Le Jury 2019 a sélectionné les trois Prix du Jury - le Grand Prix et les deux Prix Accessits, tandis que les internautes ont pu voter
du 1er au 15 octobre 2019 pour élire leur Prix du Public Téva.
Grand Prix du Jury Géraldine Aresteanu
Prix Accessits Vanessa Corbelin et Christian Izorce
Prix du Public Téva Guillaume Breson
Tous nos remerciements à celles et ceux qui ont participé avec leur talent et leur cœur à cette huitième édition, qu'ils soient lauréats, finalistes, ou non !
Merci également à nos partenaires et les membres du Jury qui ont accepté de nous accompagner encore cette année avec une grande générosité.
du 1er au 15 octobre 2019 pour élire leur Prix du Public Téva.
Grand Prix du Jury Géraldine Aresteanu
Prix Accessits Vanessa Corbelin et Christian Izorce
Prix du Public Téva Guillaume Breson
Tous nos remerciements à celles et ceux qui ont participé avec leur talent et leur cœur à cette huitième édition, qu'ils soient lauréats, finalistes, ou non !
Merci également à nos partenaires et les membres du Jury qui ont accepté de nous accompagner encore cette année avec une grande générosité.
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2019
Géraldine Aresteanu
Valérie m’a d’abord sollicitée pour photographier ses seins avant l’ablation, puis pour témoigner qu’elle restait une femme à part entière à travers la transformation.
Son mari n’était jamais loin… Comprenant à quel point ils affrontaient la maladie ensemble – ce qui est malheureusement trop rare – c’est naturellement que j’ai fait entrer Laurent dans le cadre.
Pour être au plus près du sujet, j’ai choisi le noir et blanc comme l’absence de décor.
Je les ai placés tout près l’un de l’autre. Cette manière singulière qu’ils ont eue de s’enlacer m’a semblé exprimer l’essentiel : ils ne forment qu’un face à la maladie.
Les femmes atteintes d’un cancer du sein sont les héroïnes d’un combat douloureux qui malmène durement leur féminité et leur sexualité. Être soutenue par la personne aimée est primordial, en particulier pour continuer à se sentir désirable.
Les véritables héros sont cet amour et ce désir mutuels, au-delà de la maladie.
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2019
Vanessa Corbelin
C'est sur mon lieu de travail, à l'institut Gustave-Roussy (Villejuif), que j'ai fait la connaissance de mon modèle.
Tous les matins j'étais chargée d'aligner méthodiquement ses quatre points de tatouage, avant de lancer l'appareil de radiothérapie.
Quelques jours avant la fin de ses traitements, ma patiente est arrivée, avec une perruque rose sur la tête. Elle souhaitait être prise en photo avec le laser.
Cette photo montre la force et la détermination d'une femme qui se bat pour survivre. Elle représente à la fois un personnage futuriste à mi-chemin entre la Belle au Bois Dormant et une guerrière Jedi.
Qui est le héros dans tout cela, le personnel soignant ou le patient ?
Définition du mot « héros » :
1 ) Le héros se distingue par ses actions.
2 ) Le héros est une personne qui fait preuve d'un grand courage.
Prix Accessit
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2019
Christian Izorce
Mon père, ce héros.
Né en 1931, mon père, Jean-Pierre Izorce, contracte la poliomyélite à l’âge de deux ans. Il en gardera toute sa vie une grande faiblesse musculaire au niveau des jambes.
Il épouse Solange Menet, ma mère, le 4 décembre 1954.
Cinquante-huit ans plus tard, en avril 2012, ma mère décède d’une récidive de cancer du rein, à quatre-vingt trois ans.
Mes parents ont toujours été très fusionnels et ne sont que très rarement restés séparés l’un de l’autre. Seules exceptions : les séjours de ma mère à l’hôpital.
Un an après son décès, mon père déclare un cancer du sein. Comment ne pas y voir un écho de ce lien rompu, perdurant de manière forte au-delà de la disparition de ma mère ? En quelques mois, il surmonte cette nouvelle épreuve.
D’un naturel taiseux, il ponctue désormais l’évocation de ces douloureuses périodes d’une espèce de revers de main évasif.
Mon père, homme très discret, n’est sans doute un héros qu’à mes yeux. Cela nous suffit à tous les deux.
Prix du Public Téva
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2019
Guillaume Bresson
À la lecture du thème, ce fut une évidence. En effet dans la tourmente actuelle après avoir gambergé en se posant de multiples questions— « Pourquoi moi ? » « Pourquoi nous ? » « Comment vais-je être sans mes cheveux ? » « Suis-je encore belle ? » — quoi de plus évident que de te rendre hommage à travers ces quelques mots et cette image ?
Un héros est un personnage doté de pouvoirs lui permettant de surpasser les épreuves. Tu n'as pas la capacité de te rendre invisible ou de voler, mais tu es dotée d'une énorme force de caractère te permettant, en plus de la gestion du quotidien, de combattre et de repousser cet intrus venu d'ailleurs.
Quelqu'un nous a dit « pour le meilleur et pour le pire ». Je ne sais pas si le destin nous a fait toucher du doigt le pire, mais parfois cela permet de mieux savourer le meilleur.
Depuis le début de cet épisode, je me réveille chaque matin en étant ravi de partager mon quotidien avec une super-héroïne.
Je t'aime.
Les finalistes du concours
ESTÉE LAUDER PINK RIBBON PHOTO AWARD 2019
Laura BOUR [Trets - 13]
« — Héros : personne se distinguant par sa bravoure —
Je parcours un chemin incertain depuis plusieurs années. Je navigue entre peurs, douleurs physiques et psychiques. J'ai perdu mon insouciance dans ce combat pour ma vie. J'ai peur et je ne suis pas l'héroïne que tous décrivent. Je n'ai pas de cape. Mais la peur ne me paralyse pas. Je vis tant que je le peux, je souris, je ris, je danse. Je fais briller intensément cette lumière que la maladie peut éteindre. Ce courage de vivre encore plus fort, je le trouve à leurs côtés, dans leurs philosophies de vie, dans leur force, dans leur amitié, leur amour et leur soutien...
Moi ? Je suis chacune de ces jeunes femmes. Ces six jeunes femmes à qui le cancer a enlevé des bouts d'elles-mêmes mais qui ensemble, se sentent complètes, tellement vivantes.
Se sentir vivant, au regard de ce qui nous rend si vulnérable, c'est déjà une belle victoire non ? Aucune de nous n'a de cape, mais toutes réunies nous sommes certaines de pouvoir voler. »
— Fanny
Moi ? Je suis chacune de ces jeunes femmes. Ces six jeunes femmes à qui le cancer a enlevé des bouts d'elles-mêmes mais qui ensemble, se sentent complètes, tellement vivantes.
Se sentir vivant, au regard de ce qui nous rend si vulnérable, c'est déjà une belle victoire non ? Aucune de nous n'a de cape, mais toutes réunies nous sommes certaines de pouvoir voler. »
— Fanny
Charlotte MANO [Paris-75]
Thank you Mum!
Photographie tirée d'un projet qui traite du combat d'une mère et de sa fille contre la maladie. Leur relation : qui soigne qui ? Combien de temps nous reste-t-il ? Peu importe, nous sommes des héroïnes !
Photographie tirée d'un projet qui traite du combat d'une mère et de sa fille contre la maladie. Leur relation : qui soigne qui ? Combien de temps nous reste-t-il ? Peu importe, nous sommes des héroïnes !
David SOYER [Buhl - 68]
Il y a un an, Houda m’a contacté pour que je fasse son portrait, telle qu’elle était. J’ai tout de suite accepté.
En discutant avec elle, j’ai compris qu’elle était plus forte que la maladie. Elle ne se plaignait pas ; elle ne s’était même pas arrêtée de travailler. Elle était à l’époque conductrice de camion de chantier. La chimio ne la fatiguait pas, au contraire elle avait la pêche et allait faire la fête après le travail, jusqu’à l’aube parfois. C’était une leçon de vie. Tant d’autres auraient été désespérées ; elle, elle continuait de mordre la vie à pleines dents.
J’ai voulu photographier la maladie de façon frontale et brute sans esthétiser.
Sans perruque et quasiment nue, Houda dévoile tout. On n’a pas d’autre choix que de regarder blessures et marques causées par la maladie.
Malgré cela, Houda est fière de sa féminité ; elle est vaillante. Dans son regard et sa stature elle dit tout : « le cancer ne m’aura pas, je suis indestructible ».
Aujourd’hui, elle est en rémission.
En discutant avec elle, j’ai compris qu’elle était plus forte que la maladie. Elle ne se plaignait pas ; elle ne s’était même pas arrêtée de travailler. Elle était à l’époque conductrice de camion de chantier. La chimio ne la fatiguait pas, au contraire elle avait la pêche et allait faire la fête après le travail, jusqu’à l’aube parfois. C’était une leçon de vie. Tant d’autres auraient été désespérées ; elle, elle continuait de mordre la vie à pleines dents.
J’ai voulu photographier la maladie de façon frontale et brute sans esthétiser.
Sans perruque et quasiment nue, Houda dévoile tout. On n’a pas d’autre choix que de regarder blessures et marques causées par la maladie.
Malgré cela, Houda est fière de sa féminité ; elle est vaillante. Dans son regard et sa stature elle dit tout : « le cancer ne m’aura pas, je suis indestructible ».
Aujourd’hui, elle est en rémission.
Diane RONDOT [Malakoff - 92]
Dès l'adolescence, j'ai détesté mes seins. J'avais économisé en cachette dans le but de me faire opérer et pris rendez-vous avec un chirurgien. Mes parents abasourdis m'avaient finalement convaincue de renoncer à ce projet. Les années ont passé. Me déshabiller devant un homme était un supplice ; j'adoptais des stratégies pour cacher mes seins.
À 38 ans, je franchissais le cap et me faisais opérer. Réduction de ptose et pose de prothèses, j'avais enfin de jolis seins malgré les cicatrices.
En 2008, à l'âge de 45 ans, j'ai découvert que j'avais un cancer du sein. La maladie m'a frappée comme une sorte de fatalité.
Cette image raconte mon histoire.
Les radiographies avec les prothèses et la bille de plomb que l'on scotche sur le téton lors des séances de radiothérapie.
La pudeur toujours là, présente.
Les bras levés, victorieux.
J'ai vaincu la maladie. Je suis une héroïne ordinaire, comme tant de femmes qui traversent cette épreuve et qui se battent, vaillamment.
À 38 ans, je franchissais le cap et me faisais opérer. Réduction de ptose et pose de prothèses, j'avais enfin de jolis seins malgré les cicatrices.
En 2008, à l'âge de 45 ans, j'ai découvert que j'avais un cancer du sein. La maladie m'a frappée comme une sorte de fatalité.
Cette image raconte mon histoire.
Les radiographies avec les prothèses et la bille de plomb que l'on scotche sur le téton lors des séances de radiothérapie.
La pudeur toujours là, présente.
Les bras levés, victorieux.
J'ai vaincu la maladie. Je suis une héroïne ordinaire, comme tant de femmes qui traversent cette épreuve et qui se battent, vaillamment.
Sophie SURGET [La Planche - 44]
La photo thérapeutique
J'ai eu la chance de participer à ce même concours en 2018 avec mon mari comme modèle et le photographe Wilfried Plenk.
Cette expérience m'a apporté un torrent d'émotions et aujourd'hui je regarde de nouveau ces photos avec beaucoup de tendresse. Chaque photo me touche, me parle, me donne de l'espoir. Je pense tout d'abord aux photographes qui ont décidé, à travers ce concours, de montrer une autre forme de beauté. Par ces quarante photos, il nous apparaît la reconnaissance, la douceur, la féminité, l'amour, la vie, la liberté.
Le message passe grâce à vous, grâce à nous. Nous sommes des guerrières, des Amazones, des roses, des héroïnes !
Je participe cette année pour rendre hommage à ces photographes et à ces modèles – héros et héroïnes – qui me permettent d'avancer, de ne plus avoir peur.
Cette expérience m'a apporté un torrent d'émotions et aujourd'hui je regarde de nouveau ces photos avec beaucoup de tendresse. Chaque photo me touche, me parle, me donne de l'espoir. Je pense tout d'abord aux photographes qui ont décidé, à travers ce concours, de montrer une autre forme de beauté. Par ces quarante photos, il nous apparaît la reconnaissance, la douceur, la féminité, l'amour, la vie, la liberté.
Le message passe grâce à vous, grâce à nous. Nous sommes des guerrières, des Amazones, des roses, des héroïnes !
Je participe cette année pour rendre hommage à ces photographes et à ces modèles – héros et héroïnes – qui me permettent d'avancer, de ne plus avoir peur.
Marjorie GUIGUE [Beausoleil - 06]
Voici deux sœurs. L'une a 40 ans, l'autre a 24 ans. L’une a un cancer du sein, l'autre pas. L'une perd tous ses cheveux. L'autre pas. L'une ne demande rien ; l'autre se rase alors la tête.
Cette photo raconte une vie, un geste fort, une union sacrée dans le combat. Nul besoin d'en rajouter plus.
Cette photo raconte une vie, un geste fort, une union sacrée dans le combat. Nul besoin d'en rajouter plus.
Sylvie FRÉJOUX [Toulon - 83]
« Heroes or Not Heroes ? Après l'annonce vient le traitement ! Celui-ci permet de soigner, guérir... Mais à quel prix ?
Fatigue, douleurs, perte de cheveux, défenses immunitaires au plus bas... Difficile mais pas insurmontable.
Être vue comme une guerrière ? Non merci ! Mais plutôt comme quelqu'un de courageux, tenace, joyeux. Cette épreuve passée fait-elle de moi un « Heroes » ? Je ne le pense pas. Un « Not Heroes » ? Non plus. Mais juste quelqu'un de plus éveillé, conscient de son corps et de la chance d'être là et bien entourée.
Merci mes amours, merci la vie. » – Stéphanie
En tant que photographe, j'ai rencontré Stéphanie au mois d’août 2016 (cancer du sein / chimiothérapie / radiothérapie / ablation / reconstruction), pour une séance-portrait J'ai adoré notre rencontre d’alors. En 2019, rechute avec nouvelle chimio, je la revois pour photographier son énergie, autour de ce moment. Elle est lumineuse.
Fatigue, douleurs, perte de cheveux, défenses immunitaires au plus bas... Difficile mais pas insurmontable.
Être vue comme une guerrière ? Non merci ! Mais plutôt comme quelqu'un de courageux, tenace, joyeux. Cette épreuve passée fait-elle de moi un « Heroes » ? Je ne le pense pas. Un « Not Heroes » ? Non plus. Mais juste quelqu'un de plus éveillé, conscient de son corps et de la chance d'être là et bien entourée.
Merci mes amours, merci la vie. » – Stéphanie
En tant que photographe, j'ai rencontré Stéphanie au mois d’août 2016 (cancer du sein / chimiothérapie / radiothérapie / ablation / reconstruction), pour une séance-portrait J'ai adoré notre rencontre d’alors. En 2019, rechute avec nouvelle chimio, je la revois pour photographier son énergie, autour de ce moment. Elle est lumineuse.
Arnaud ROPARS [Ventabren - 13]
Regardant dans ce miroir,
Ce corps autrefois meurtri,
Elle y contemple aujourd'hui l'espoir
Et sa féminité qui reprend vie.
Il lui reste cette cicatrice sur son corps,
Dans son âme, et son regard,
Mais la douceur des mains qui la décorent,
Apaise désormais son lointain cauchemar,
Car toutes deux ont choisi de combattre la maladie,
Car toutes deux sont les héroïnes de cette nouvelle vie.
Ce corps autrefois meurtri,
Elle y contemple aujourd'hui l'espoir
Et sa féminité qui reprend vie.
Il lui reste cette cicatrice sur son corps,
Dans son âme, et son regard,
Mais la douceur des mains qui la décorent,
Apaise désormais son lointain cauchemar,
Car toutes deux ont choisi de combattre la maladie,
Car toutes deux sont les héroïnes de cette nouvelle vie.
Pauline THÉON [Clisson - 44]
Mes héroïnes m’ont vue grandir. Elles sont réunies sur cette photo : la dernière où ma grand-mère apparait soutenue par ma maman.
Les deux sont surnommées « Les miraculées ». Le cancer du sein a fait partie du restant de la vie de ma grand-mère. Comme une épée de Damoclès, il est devenu son compagnon de route ; ils se sont apprivoisés. Toute sa vie a été tournée vers les autres, emplie de plaisirs simples mais sincères. Pour moi c'est une succession de souvenirs : les jeux dans les tas de terre devant chez elle, les pièces de théâtre inventées, boire la citronnade avec des tartines beurre-chocolat, dormir dans son lit, la regarder coiffer ses cheveux blanc en arrière avec le peigne gris, prendre la petite clé dans sa blouse pour aller chercher les légumes, boire la soupe dans le bol de Papy et espérer devenir comme elle un jour.
Il me reste les souvenirs et cette dernière photo où je ressens encore la douceur de leurs regards sur moi. Merci Mamie, merci Maman de m’avoir transmis cette force.
Les deux sont surnommées « Les miraculées ». Le cancer du sein a fait partie du restant de la vie de ma grand-mère. Comme une épée de Damoclès, il est devenu son compagnon de route ; ils se sont apprivoisés. Toute sa vie a été tournée vers les autres, emplie de plaisirs simples mais sincères. Pour moi c'est une succession de souvenirs : les jeux dans les tas de terre devant chez elle, les pièces de théâtre inventées, boire la citronnade avec des tartines beurre-chocolat, dormir dans son lit, la regarder coiffer ses cheveux blanc en arrière avec le peigne gris, prendre la petite clé dans sa blouse pour aller chercher les légumes, boire la soupe dans le bol de Papy et espérer devenir comme elle un jour.
Il me reste les souvenirs et cette dernière photo où je ressens encore la douceur de leurs regards sur moi. Merci Mamie, merci Maman de m’avoir transmis cette force.
Frédéric VIGNALE [Paris - 75]
C'est une héroïne qui est sortie du pire.
Une combattante qui peut désormais soutenir son double masculin en proie à la vieillesse et à la maladie.
Cette photo, c'est un symbole. Elle exprime le black et le white, le noir et le blanc, le ying et le yang, la jeunesse et la vieillesse, unis par le crâne rasé qui évoque la maladie.
Une combattante qui peut désormais soutenir son double masculin en proie à la vieillesse et à la maladie.
Cette photo, c'est un symbole. Elle exprime le black et le white, le noir et le blanc, le ying et le yang, la jeunesse et la vieillesse, unis par le crâne rasé qui évoque la maladie.
Myriam DETREZ [Nampcelles-la-Cour - 02]
La vie est parfois mouvementée par des évènements qui laissent des traces plus ou moins visibles qu'il faut apprendre à surmonter.
Se laisser porter par les courants, être dure comme le roc… Oublier son corps d'avant et apprendre à vivre dans un nouveau, pour espérer des jours meilleurs.
Se laisser porter par les courants, être dure comme le roc… Oublier son corps d'avant et apprendre à vivre dans un nouveau, pour espérer des jours meilleurs.
Christian IZORCE [Levallois-Perret - 92]
Mon père, ce héros.
Né en 1931, mon père, Jean-Pierre Izorce, contracte la poliomyélite à l’âge de deux ans. Il en gardera toute sa vie une grande faiblesse musculaire au niveau des jambes.
Il épouse Solange Menet, ma mère, le 4 décembre 1954.
Cinquante-huit ans plus tard, en avril 2012, ma mère décède d’une récidive de cancer du rein, à quatre-vingt trois ans.
Mes parents ont toujours été très fusionnels et ne sont que très rarement restés séparés l’un de l’autre. Seules exceptions : les séjours de ma mère à l’hôpital.
Un an après son décès, mon père déclare un cancer du sein. Comment ne pas y voir un écho de ce lien rompu, perdurant de manière forte au-delà de la disparition de ma mère ? En quelques mois, il surmonte cette nouvelle épreuve.
D’un naturel taiseux, il ponctue désormais l’évocation de ces douloureuses périodes d’une espèce de revers de main évasif.
Mon père, homme très discret, n’est sans doute un héros qu’à mes yeux. Cela nous suffit à tous les deux.
Né en 1931, mon père, Jean-Pierre Izorce, contracte la poliomyélite à l’âge de deux ans. Il en gardera toute sa vie une grande faiblesse musculaire au niveau des jambes.
Il épouse Solange Menet, ma mère, le 4 décembre 1954.
Cinquante-huit ans plus tard, en avril 2012, ma mère décède d’une récidive de cancer du rein, à quatre-vingt trois ans.
Mes parents ont toujours été très fusionnels et ne sont que très rarement restés séparés l’un de l’autre. Seules exceptions : les séjours de ma mère à l’hôpital.
Un an après son décès, mon père déclare un cancer du sein. Comment ne pas y voir un écho de ce lien rompu, perdurant de manière forte au-delà de la disparition de ma mère ? En quelques mois, il surmonte cette nouvelle épreuve.
D’un naturel taiseux, il ponctue désormais l’évocation de ces douloureuses périodes d’une espèce de revers de main évasif.
Mon père, homme très discret, n’est sans doute un héros qu’à mes yeux. Cela nous suffit à tous les deux.
Arnaud REICHERT [Montpellier - 34]
Participer était pour moi une évidence.
La maladie me touche de près : ma sœur jumelle se bat contre un cancer du sein depuis plusieurs années.
Bataille après bataille, héroïnes invisibles du quotidien, ces femmes combattent avec un courage qui force l'admiration, ce sont des guerrières, des survivantes, des Amazones dont elles partagent parfois les cicatrices... Au cœur de la guerre sans merci qu'elles mènent chaque jour, elles ont cette force, cette hargne, cette rage de vivre et de vaincre qui font d'elles des héroïnes des temps modernes...
Avec le thème de ce concours – « Heroes » – je voulais en tant que photographe leur rendre hommage de la façon la plus littérale qui soit, en les transformant en héroïnes antiques, en Amazones, ces guerrières qui, selon la tradition, se coupaient un sein pour mieux tirer à l'arc.
Un combat. Force et bravoure ! Aller à l'essentiel. Triompher de l'ennemi. Dans leur chair, des cicatrices pour témoigner de la violence de la bataille.
Heroes !
La maladie me touche de près : ma sœur jumelle se bat contre un cancer du sein depuis plusieurs années.
Bataille après bataille, héroïnes invisibles du quotidien, ces femmes combattent avec un courage qui force l'admiration, ce sont des guerrières, des survivantes, des Amazones dont elles partagent parfois les cicatrices... Au cœur de la guerre sans merci qu'elles mènent chaque jour, elles ont cette force, cette hargne, cette rage de vivre et de vaincre qui font d'elles des héroïnes des temps modernes...
Avec le thème de ce concours – « Heroes » – je voulais en tant que photographe leur rendre hommage de la façon la plus littérale qui soit, en les transformant en héroïnes antiques, en Amazones, ces guerrières qui, selon la tradition, se coupaient un sein pour mieux tirer à l'arc.
Un combat. Force et bravoure ! Aller à l'essentiel. Triompher de l'ennemi. Dans leur chair, des cicatrices pour témoigner de la violence de la bataille.
Heroes !
Alice MILLER [Seurre - 21]
Agathe a 16 ans. L'âge de l'insouciance.
Mais Agathe ne peut pas vivre son adolescence sereinement. Non, ce n’est pas possible : elle a peur pour sa maman. Elle est en colère aussi. Un squatter s'est logé dans le sein de Delphine. Sa maman est une battante ; elle lui tient tête et parviendra à le déloger, c'est une certitude !
Cet hôte indésirable remet tout à plat ; les priorités changent ; le quotidien est plus complexe mais la vie est plus forte. L'amour est plus fort aussi.
L'amour qu'Agathe porte à sa maman se lit dans les larmes qui sont venues spontanément lors de la séance photo. Plus fortes à deux ; plus fortes que l’intrus.
Delphine voulait un body painting d'Amazone pour symboliser son état d'esprit. La séance photo a été improvisée autour de ce maquillage.
Alors que la pudeur me dictait d'arrêter la prise de vue, Agathe a été submergée par l'émotion. Et finalement cette photo raconte tellement de choses. Ces femmes, mes héroïnes.
Mais Agathe ne peut pas vivre son adolescence sereinement. Non, ce n’est pas possible : elle a peur pour sa maman. Elle est en colère aussi. Un squatter s'est logé dans le sein de Delphine. Sa maman est une battante ; elle lui tient tête et parviendra à le déloger, c'est une certitude !
Cet hôte indésirable remet tout à plat ; les priorités changent ; le quotidien est plus complexe mais la vie est plus forte. L'amour est plus fort aussi.
L'amour qu'Agathe porte à sa maman se lit dans les larmes qui sont venues spontanément lors de la séance photo. Plus fortes à deux ; plus fortes que l’intrus.
Delphine voulait un body painting d'Amazone pour symboliser son état d'esprit. La séance photo a été improvisée autour de ce maquillage.
Alors que la pudeur me dictait d'arrêter la prise de vue, Agathe a été submergée par l'émotion. Et finalement cette photo raconte tellement de choses. Ces femmes, mes héroïnes.
Alexia VIC [Suresnes - 92]
J'ai rencontré Line, ce petit bout de femme, il y a deux ans. Jai été frappée par sa force malgré ses deux cancers du sein.
J'ai appelé ma photo « Fardeau ». Ce fardeau qu'elle porte depuis quinze ans. Je voulais qu'elle soulève ses seins pour montrer le poids qu'ils représentent dans sa vie. Ce casque sur son crâne, brodé de perles noires, traduit ces longues années de combat.
Mon objectif était en premier d'exposer toute la beauté et la féminité de Line, jamais perdues. Line est une femme que je qualifierais de caméléon, jamais toujours la même, jamais tout à fait une autre. Je fonde mon travail sur la recherche de personnes engagées et m'efforce toujours à obtenir des images qui traduisent une émotion forte.
J'ai appelé ma photo « Fardeau ». Ce fardeau qu'elle porte depuis quinze ans. Je voulais qu'elle soulève ses seins pour montrer le poids qu'ils représentent dans sa vie. Ce casque sur son crâne, brodé de perles noires, traduit ces longues années de combat.
Mon objectif était en premier d'exposer toute la beauté et la féminité de Line, jamais perdues. Line est une femme que je qualifierais de caméléon, jamais toujours la même, jamais tout à fait une autre. Je fonde mon travail sur la recherche de personnes engagées et m'efforce toujours à obtenir des images qui traduisent une émotion forte.
Charlotte SZCZEPANIAK [Lille - 59]
Maman,
Cette année, tu es repartie au combat. Ce n'était pas dans nos plans... Toi qui pensais avoir trouvé la paix, tu n'auras pas eu beaucoup de répit.
Tu as d'abord été dans le déni, ne pouvant pas imaginer un seul instant que ça soit réel. Mais comme toujours, tu as fait face aux aléas de la vie ; tu ne t'es pas laissée abattre et tu as avancé, encore, tête haute.
Je me souviens de tes mots – « ça va aller » – parce que tout va quand tu es là. De nouveau, j'ai eu peur de la mort et de te perdre... Et un jour, contre toute attente, l'espoir renaît.
Aujourd'hui plus que jamais, tu es vivante, malgré cette épée de Damoclès que tu portes sur ton dos. Le crabe n'aura pas eu son dernier mot ; tu es en quête de liberté, de ta liberté.
Texte écrit dans le cadre de mon exposition personnelle "Tant qu'on respire encore" pour Octobre Rose 2018, à Lille.
Tu as d'abord été dans le déni, ne pouvant pas imaginer un seul instant que ça soit réel. Mais comme toujours, tu as fait face aux aléas de la vie ; tu ne t'es pas laissée abattre et tu as avancé, encore, tête haute.
Je me souviens de tes mots – « ça va aller » – parce que tout va quand tu es là. De nouveau, j'ai eu peur de la mort et de te perdre... Et un jour, contre toute attente, l'espoir renaît.
Aujourd'hui plus que jamais, tu es vivante, malgré cette épée de Damoclès que tu portes sur ton dos. Le crabe n'aura pas eu son dernier mot ; tu es en quête de liberté, de ta liberté.
Texte écrit dans le cadre de mon exposition personnelle "Tant qu'on respire encore" pour Octobre Rose 2018, à Lille.
Bruno QUIGUER [Rennes - 35]
« Depuis cet horizon tracé dans le grand travers de mon cœur, tu ne me contemples plus : miroir, mon beau miroir…
Gardes-tu, dans ton secret la mémoire de toutes tes réflexions passées, ou seulement la dernière, que viendra toujours effacer une suivante en carnage ? As-tu conservé en ton cœur le souvenir de ce que je fus ? Ne me diras-tu plus que le présent ?
Je me maquille sans toi, juste un œil... Je laisse l'autre sans horizon tracé, pour voir juste comme ça, si ça peut s'équilibrer quand même ce regard, si quelqu'un s'en venait à le soutenir. Sais-tu les questions qui m'agitent sans cesse ? Qui me pourra il ? Qui me voudras-tu ? Qui moi toi aime toi ? Qui demain ? Qui deux mains, deux yeux, deux bras, qui un ? Qui ventre sans nombril ? Qui apaise ? Qui continue ?
La nuit je m'exerce à l'oubli, comme un enfant qui joue. Mon rire d'enfant qu'est-il donc devenu ? Comment ça se fabrique un rêve ?
Ma main a caressé cet horizon de cœur à se rompre.
C'est demain, sans mentir, j'irai à ta rencontre. »
— Lila
Gardes-tu, dans ton secret la mémoire de toutes tes réflexions passées, ou seulement la dernière, que viendra toujours effacer une suivante en carnage ? As-tu conservé en ton cœur le souvenir de ce que je fus ? Ne me diras-tu plus que le présent ?
Je me maquille sans toi, juste un œil... Je laisse l'autre sans horizon tracé, pour voir juste comme ça, si ça peut s'équilibrer quand même ce regard, si quelqu'un s'en venait à le soutenir. Sais-tu les questions qui m'agitent sans cesse ? Qui me pourra il ? Qui me voudras-tu ? Qui moi toi aime toi ? Qui demain ? Qui deux mains, deux yeux, deux bras, qui un ? Qui ventre sans nombril ? Qui apaise ? Qui continue ?
La nuit je m'exerce à l'oubli, comme un enfant qui joue. Mon rire d'enfant qu'est-il donc devenu ? Comment ça se fabrique un rêve ?
Ma main a caressé cet horizon de cœur à se rompre.
C'est demain, sans mentir, j'irai à ta rencontre. »
— Lila
Cindy MILLET [Fontainebleau - 77]
Au combat !
« Cher Eugène,
À l’aube de mes 40 ans, j’aurais préféré autre chose comme cadeau que ton arrivée chez moi. Hôte indésirable, tu t’es installé silencieusement en prenant le soin de laisser traîner ton linge sale. Je dois accepter cette cohabitation. Moi qui aime l’ordre, quel capharnaüm !
J’ai retroussé mes manches, enfilé mon masque, noué mon foulard et je suis partie au combat. Un grand ménage de printemps s’impose : je dois te mettre à la porte. Malgré ta présence, je savoure chaque seconde comme chacun de mes souffles. Je marche avec toi, dors avec toi, mange avec toi, aime avec toi, pleure avec toi mais je reste capitaine de mon corps, maître de mon destin. Tu ne gagneras pas. Tu es chez moi ici ! Du balai Eugène ! Aux armes !
Dors et ne te réveille jamais.
Pars et ne reviens pas.
Mais avant, ramasse tes affaires s’il te plaît. »
— Ton hôte
« Les dangers de la vie font sa valeur. Le héros est celui qui relève le gant quand toutes les chances sont contre lui. » Eschyle
À l’aube de mes 40 ans, j’aurais préféré autre chose comme cadeau que ton arrivée chez moi. Hôte indésirable, tu t’es installé silencieusement en prenant le soin de laisser traîner ton linge sale. Je dois accepter cette cohabitation. Moi qui aime l’ordre, quel capharnaüm !
J’ai retroussé mes manches, enfilé mon masque, noué mon foulard et je suis partie au combat. Un grand ménage de printemps s’impose : je dois te mettre à la porte. Malgré ta présence, je savoure chaque seconde comme chacun de mes souffles. Je marche avec toi, dors avec toi, mange avec toi, aime avec toi, pleure avec toi mais je reste capitaine de mon corps, maître de mon destin. Tu ne gagneras pas. Tu es chez moi ici ! Du balai Eugène ! Aux armes !
Dors et ne te réveille jamais.
Pars et ne reviens pas.
Mais avant, ramasse tes affaires s’il te plaît. »
— Ton hôte
« Les dangers de la vie font sa valeur. Le héros est celui qui relève le gant quand toutes les chances sont contre lui. » Eschyle
David COMMENCHAL [La Madeleine-Bouvet - 61]
Homme pressé, j’ai rencontré Sarah dans un pressing : sa vie en cinq minutes, cancer compris !
Cette fulgurante entrevue a donné lieu à un premier portrait dans une revue, intitulé « Belle de vie ». Deux ans plus tard, « Belle de vie » c’est le titre de son premier roman dont elle est l’héroïne. « Belle de vie » c’est désormais cette photographie imaginée dans un troquet bruyant avec la complicité de Joëlle, romancière, et de Sylvie, ma compagne, plasticienne. Trois heures de shooting en studio, son livre à la main… Les tatouages sur la mastectomie réalisés par Lisa, tatoueuse : œuvre d’art à fleur de peau, prolongée par les dessins de Sylvie, pour une photo qui symbolise la fin d’un parcours de rémission.
« We can be heroes just for one day » chantait David Bowie !
« We can be heroes just for one photo » espère David le photographe !
Cette fulgurante entrevue a donné lieu à un premier portrait dans une revue, intitulé « Belle de vie ». Deux ans plus tard, « Belle de vie » c’est le titre de son premier roman dont elle est l’héroïne. « Belle de vie » c’est désormais cette photographie imaginée dans un troquet bruyant avec la complicité de Joëlle, romancière, et de Sylvie, ma compagne, plasticienne. Trois heures de shooting en studio, son livre à la main… Les tatouages sur la mastectomie réalisés par Lisa, tatoueuse : œuvre d’art à fleur de peau, prolongée par les dessins de Sylvie, pour une photo qui symbolise la fin d’un parcours de rémission.
« We can be heroes just for one day » chantait David Bowie !
« We can be heroes just for one photo » espère David le photographe !
Sarah DUFAURE [Bordeaux - 33]
« Continue de vivre !
Lève toi, fais-toi un café !
Sors faire la fête, vois tes amis, prends soin de toi !
Ne t’effondre pas les jours de solitude ! –
Nous nous battons contre toi, un genou à terre.
Les plus belles victoires sont celles du quotidien, celles que nous remportons jour après jour et qui nous permettent de reprendre le contrôle de nos vies.
Aujourd’hui, même si la guerre n’est pas terminée, tu commences à sortir de ma vie petit démon. »
— Julie
J’espère par cette photographie témoigner respectueusement de l’intimité d’une femme, de ses moments de vie, de ses défis. Telle Superman face à SuperCancer, elle se satisfait d’être Clark Kent aux yeux de tous. Julie, ou quand SuperDignité anéantit SuperPitié, quand SuperAmitié malmène SuperSolitude… Quand SuperJulie vit !
Lève toi, fais-toi un café !
Sors faire la fête, vois tes amis, prends soin de toi !
Ne t’effondre pas les jours de solitude ! –
Nous nous battons contre toi, un genou à terre.
Les plus belles victoires sont celles du quotidien, celles que nous remportons jour après jour et qui nous permettent de reprendre le contrôle de nos vies.
Aujourd’hui, même si la guerre n’est pas terminée, tu commences à sortir de ma vie petit démon. »
— Julie
J’espère par cette photographie témoigner respectueusement de l’intimité d’une femme, de ses moments de vie, de ses défis. Telle Superman face à SuperCancer, elle se satisfait d’être Clark Kent aux yeux de tous. Julie, ou quand SuperDignité anéantit SuperPitié, quand SuperAmitié malmène SuperSolitude… Quand SuperJulie vit !
Dominique CARBONE [Forbach - 57]
« Je suis Sandra. 40 ans.
Atteinte de trois tumeurs au sein, j’ai vu ma féminité tomber comme une saison d’automne. Les larmes, le dégoût, la honte, la peur se reflétaient dans mon miroir.
Jusqu’au jour où je me suis faite approcher par le talentueux photographe Dominique Carbone, qui m’a offert la possibilité d’accepter ma nouvelle image de femme.« Heroes », telle une héroïne d’un James Bond.
Tous concernés ! Dépistez-vous ! »
— Sandra
Atteinte de trois tumeurs au sein, j’ai vu ma féminité tomber comme une saison d’automne. Les larmes, le dégoût, la honte, la peur se reflétaient dans mon miroir.
Jusqu’au jour où je me suis faite approcher par le talentueux photographe Dominique Carbone, qui m’a offert la possibilité d’accepter ma nouvelle image de femme.« Heroes », telle une héroïne d’un James Bond.
Tous concernés ! Dépistez-vous ! »
— Sandra
Boubkar BENZABAT [Paris - 75]
Arlinda est une amie kosovare de longue date. Lorsqu'elle m'a appris être atteinte d'un cancer, je me suis aussitôt rendu à Pristina pour lui rendre visite. Sa chimiothérapie avait déjà démarré, durement, car, au Kosovo, il lui était difficile de se procurer les produits nécessaires à la chimiothérapie ; il a fallu les faire venir de Turquie.
Arlinda a toujours fait beaucoup de sport, notamment du karaté à haut niveau. Cela lui a forgé un mental d'acier, qui lui a permis de combattre la maladie ; elle est aujourd'hui guérie. Elle n'a jamais caché sa maladie, l'a mise au grand jour et a été soutenue par ses amis et connaissances au Kosovo, qui ont relayé son combat sur les réseaux sociaux.
C'est avec la volonté de montrer son combat qu'Arlinda m'a demandé de la prendre en photo, alors qu'elle était encore à l'hôpital.
Arlinda a toujours fait beaucoup de sport, notamment du karaté à haut niveau. Cela lui a forgé un mental d'acier, qui lui a permis de combattre la maladie ; elle est aujourd'hui guérie. Elle n'a jamais caché sa maladie, l'a mise au grand jour et a été soutenue par ses amis et connaissances au Kosovo, qui ont relayé son combat sur les réseaux sociaux.
C'est avec la volonté de montrer son combat qu'Arlinda m'a demandé de la prendre en photo, alors qu'elle était encore à l'hôpital.
Clémence DUBOIS [Saint-Gratien - 95]
Mon héroïne, c'est elle ! Une Wonder Woman ordinaire, une combattante hors pair, une boxeuse de la tumeur, une lutteuse de la cellule cancéreuse.
Séverine, toujours le sourire aux lèvres, minimisant son mal, continuant de vivre, d'aimer, d'élever son petit garçon, avec la détermination et le courage qui la caractérisent au quotidien. Un caractère bien trempé qui a souvent fait mon admiration, et plus encore lorsque ce bout de femme-là a su mettre ses multiples ressources à profit pour repousser cette saloperie de cancer.
Elle est l’une de mes meilleures amies de lycée, venue vers moi un jour pour me demander de la prendre en photo ; avant tout pour se sentir encore femme, aussi comme une tentative d'accepter ce nouveau corps amputé. Et comme un témoignage de sa lutte, la volonté de montrer aux autres que l'on peut s'en sortir. J'ai choisi de la faire poser en studio, très simplement, avec la volonté surtout de la montrer telle qu'elle est et telle qu'elle sera toujours : belle.
Séverine, toujours le sourire aux lèvres, minimisant son mal, continuant de vivre, d'aimer, d'élever son petit garçon, avec la détermination et le courage qui la caractérisent au quotidien. Un caractère bien trempé qui a souvent fait mon admiration, et plus encore lorsque ce bout de femme-là a su mettre ses multiples ressources à profit pour repousser cette saloperie de cancer.
Elle est l’une de mes meilleures amies de lycée, venue vers moi un jour pour me demander de la prendre en photo ; avant tout pour se sentir encore femme, aussi comme une tentative d'accepter ce nouveau corps amputé. Et comme un témoignage de sa lutte, la volonté de montrer aux autres que l'on peut s'en sortir. J'ai choisi de la faire poser en studio, très simplement, avec la volonté surtout de la montrer telle qu'elle est et telle qu'elle sera toujours : belle.
Mathieu GUILLOCHON [Courbevoie - 92]
Voici Isabelle. Elle pense à sa mère, à sa tante, à sa grand-mère, ces femmes aux seins blessés, ces femmes aux seins perdus.
Elle se demande si cela va être son tour, si à son tour elle va toucher cet héritage. Non, elle veut passer son tour.
Elle revient de ses pensées et me regarde : « J'ai rendez-vous à 13 h demain ».
Elle va retrouver « Ed le Palpeur » ainsi l'ai-je surnommé, celui qui la fait tant rire lorsqu'il tâte ses seins « à la douceur infinie ».
« Si je ne plaisante pas… », lui a-t-il dit un jour, « alors j'aurais de mauvaises nouvelles ». Demain, Isabelle veut rire encore.
Elle se lève à l'appel de son nom.
Qui est un héros ici ?
Moi, qui attend qu'elle revienne de l'examen, ma présence si importante pour elle ?
Elle-même qui, chaque année, fait face aux possibles conséquences de l'hérédité ?
Est-ce lui le praticien qui, me voyant, dit à Isabelle : « Ah, vous êtes venue avec votre garde du corps » ?
Lui, qui nous annonce par cette gentille boutade que tout va bien ?
Elle se demande si cela va être son tour, si à son tour elle va toucher cet héritage. Non, elle veut passer son tour.
Elle revient de ses pensées et me regarde : « J'ai rendez-vous à 13 h demain ».
Elle va retrouver « Ed le Palpeur » ainsi l'ai-je surnommé, celui qui la fait tant rire lorsqu'il tâte ses seins « à la douceur infinie ».
« Si je ne plaisante pas… », lui a-t-il dit un jour, « alors j'aurais de mauvaises nouvelles ». Demain, Isabelle veut rire encore.
Elle se lève à l'appel de son nom.
Qui est un héros ici ?
Moi, qui attend qu'elle revienne de l'examen, ma présence si importante pour elle ?
Elle-même qui, chaque année, fait face aux possibles conséquences de l'hérédité ?
Est-ce lui le praticien qui, me voyant, dit à Isabelle : « Ah, vous êtes venue avec votre garde du corps » ?
Lui, qui nous annonce par cette gentille boutade que tout va bien ?
Tudal LEGRAND [Rennes - 35]
Avant de la photographier, je ne voyais de ma mère que le masque qu'elle a bien voulu montrer depuis cinq ans. Le masque de pudeur d'une héroïne qui a vaillamment triomphé du monstre menaçant sa vie.
Cette apparente facilité aurait dû me frapper. J'aurais vu, alors, que son costume de guerrière victorieuse dissimulait un être meurtri. Une femme amputée dans sa féminité et une mère mutilée dans sa maternité. J'aurais alors compris qu'elle est désormais prisonnière d'un corps qu'elle n'arrive plus à aimer.
Aujourd'hui je sais ; je comprends son regard sur cette photographie. Derrière l'image de mère indestructible qu'elle affiche pour me protéger, pour protéger ceux qu'elle aime, il y a une femme vulnérable. Cette découverte n'entame aucunement ma fierté. Elle peut continuer à jouer son rôle d'héroïne mais à présent je sais qui elle est et je comprends ce qu'elle vit.
Cette apparente facilité aurait dû me frapper. J'aurais vu, alors, que son costume de guerrière victorieuse dissimulait un être meurtri. Une femme amputée dans sa féminité et une mère mutilée dans sa maternité. J'aurais alors compris qu'elle est désormais prisonnière d'un corps qu'elle n'arrive plus à aimer.
Aujourd'hui je sais ; je comprends son regard sur cette photographie. Derrière l'image de mère indestructible qu'elle affiche pour me protéger, pour protéger ceux qu'elle aime, il y a une femme vulnérable. Cette découverte n'entame aucunement ma fierté. Elle peut continuer à jouer son rôle d'héroïne mais à présent je sais qui elle est et je comprends ce qu'elle vit.
Céline RUSSO [Mulhouse - 68]
« Novembre 2018. Veille de mon anniversaire. Je venais de terminer quatre mois de chimiothérapie qui m'avaient ravagé le corps et l'âme. J'avais fait la connaissance quelque temps auparavant d'une photographe incroyable, Céline Russo, "capturesse" d'âmes et qui sublimait les corps nus de femmes.
De notre rencontre est née cette image. Elle a créé une bulle où j'ai pu me mettre à nu, au sens propre comme au figuré.
Je voulais montrer le courage, la résilience ; la force d'une femme qui se bat. Et par dessus tout que la féminité et la sensualité peuvent s'exprimer malgré la maladie, sans fards, sans artifices et sans cheveux.
À toutes les héroïnes de ce quotidien, je vous souhaite de faire vôtre cette citation : « Je plie mais je ne romps pas » – ce mantra qui me guide depuis plus d'un an ! »
— Stéphanie
De notre rencontre est née cette image. Elle a créé une bulle où j'ai pu me mettre à nu, au sens propre comme au figuré.
Je voulais montrer le courage, la résilience ; la force d'une femme qui se bat. Et par dessus tout que la féminité et la sensualité peuvent s'exprimer malgré la maladie, sans fards, sans artifices et sans cheveux.
À toutes les héroïnes de ce quotidien, je vous souhaite de faire vôtre cette citation : « Je plie mais je ne romps pas » – ce mantra qui me guide depuis plus d'un an ! »
— Stéphanie
Sabrina WELLY [Strasbourg - 67]
Vient le temps des hostilités.
La guerre est déclarée.
À ton corps défendant,
Sous tes chairs elle se déploie.
La victoire n’est pas encore nôtre.
Cependant le présent nous appartient.
Un jour nous vaincrons !
Entre, il y a cet « entre »,
Où nous ferons corps ensemble
Et où nous donnerons corps à notre estime réciproque.
Dans cette danse, dans cette transe.
Ensemble c’est tout.
Ibsen a dit : « La seule vraie rébellion est la recherche du bonheur. »v Dominique et Patricia (Cerisette et Pattou pour les intimes) sont les plus grandes rebelles que la vie m'ait permis de rencontrer.
Dominique a croisé la route de cette vilainie. Elle a perdu un sein mais jamais elle n'a su se départir de cette force qui lui permet de sourire chaque jour... Et Patricia a été là pour la soutenir dans ce combat de tous les jours.
Chacune est radieuse. Je les aime profondément. Elles sont à mes yeux des Amazones, des femmes sans maître aucun, hormis le bonheur.
La guerre est déclarée.
À ton corps défendant,
Sous tes chairs elle se déploie.
La victoire n’est pas encore nôtre.
Cependant le présent nous appartient.
Un jour nous vaincrons !
Entre, il y a cet « entre »,
Où nous ferons corps ensemble
Et où nous donnerons corps à notre estime réciproque.
Dans cette danse, dans cette transe.
Ensemble c’est tout.
Ibsen a dit : « La seule vraie rébellion est la recherche du bonheur. »v Dominique et Patricia (Cerisette et Pattou pour les intimes) sont les plus grandes rebelles que la vie m'ait permis de rencontrer.
Dominique a croisé la route de cette vilainie. Elle a perdu un sein mais jamais elle n'a su se départir de cette force qui lui permet de sourire chaque jour... Et Patricia a été là pour la soutenir dans ce combat de tous les jours.
Chacune est radieuse. Je les aime profondément. Elles sont à mes yeux des Amazones, des femmes sans maître aucun, hormis le bonheur.
Alice PRENAT [Paris - 75]
« Les cicatrices et blessures induites par un cancer du sein ne sont pas toujours si visibles.
Je l'ai vaincu à deux reprises.
J'ai été diagnostiquée jeune. J'ai rapidement dû faire face à la perte de ma poitrine, de mes cheveux, de mon énergie, de mon intimité, de ma libido, mais aussi de mon mariage, de ma carrière, de ma mémoire, de ma stabilité financière et même de certaines de mes amitiés.
Ma vie allait être irréversiblement différente. Accepter cette redirection forcée était la clé. Affronter mes cicatrices et ma nouvelle image corporelle pour retrouver une certaine estime de moi. Un confort dans ce corps changé, beau à sa manière.
J'ai appris à avancer par la foi et non par la peur. L'acceptation entraîne la résilience.
En me battant contre le cancer j'ai perdu certaines choses mais j'en ai aussi beaucoup gagnées. Tel un phénix qui renaît de ses cendres, aujourd'hui je me sens plus forte dans mon corps et mon esprit.
Mon mantra est de savourer la vie, car elle est précieusement dorée. »
— Désirée
J'ai été diagnostiquée jeune. J'ai rapidement dû faire face à la perte de ma poitrine, de mes cheveux, de mon énergie, de mon intimité, de ma libido, mais aussi de mon mariage, de ma carrière, de ma mémoire, de ma stabilité financière et même de certaines de mes amitiés.
Ma vie allait être irréversiblement différente. Accepter cette redirection forcée était la clé. Affronter mes cicatrices et ma nouvelle image corporelle pour retrouver une certaine estime de moi. Un confort dans ce corps changé, beau à sa manière.
J'ai appris à avancer par la foi et non par la peur. L'acceptation entraîne la résilience.
En me battant contre le cancer j'ai perdu certaines choses mais j'en ai aussi beaucoup gagnées. Tel un phénix qui renaît de ses cendres, aujourd'hui je me sens plus forte dans mon corps et mon esprit.
Mon mantra est de savourer la vie, car elle est précieusement dorée. »
— Désirée
Berta-Judit IBANEZ [Foix - 09]
Ma peau, cette frontière fragile et ténue qui me sépare du monde. Derrière elle se trouvent mon corps et son invisible maladie ; visite inattendue.
Mais, quelle maladie ne serait-elle pas inattendue ?
Combien de temps restera-t-elle ? Assez pour me permettre de comprendre à quel point je peux être forte, de plus en plus forte.
Quelles traces visibles marqueront mon corps ?
Quelles traces invisibles vont graver mon âme ?
Ma force forge mon armure. Elle grandit derrière ma peau brûlée et dévastée, surface visible de mes derniers combats. Elle se transforme en flux d’énergie vitale et créative.
Être à la fois photographe et sujet : c’est une nouvelle expérience artistique d’une puissance insoupçonnée. Elle commença le jour même de l’annonce de mon diagnostic : tourner mon regard vers moi et transformer la maladie en source d’inspiration et, surtout, en territoire d’expression. Depuis, paradoxalement, mon regard sur le monde s’ouvre et s’enrichit.
Mais, quelle maladie ne serait-elle pas inattendue ?
Combien de temps restera-t-elle ? Assez pour me permettre de comprendre à quel point je peux être forte, de plus en plus forte.
Quelles traces visibles marqueront mon corps ?
Quelles traces invisibles vont graver mon âme ?
Ma force forge mon armure. Elle grandit derrière ma peau brûlée et dévastée, surface visible de mes derniers combats. Elle se transforme en flux d’énergie vitale et créative.
Être à la fois photographe et sujet : c’est une nouvelle expérience artistique d’une puissance insoupçonnée. Elle commença le jour même de l’annonce de mon diagnostic : tourner mon regard vers moi et transformer la maladie en source d’inspiration et, surtout, en territoire d’expression. Depuis, paradoxalement, mon regard sur le monde s’ouvre et s’enrichit.
Anne D. LEFÈVRE [Bertangles - 80]
Et elle mit son costume...
Un super-héros a toujours un costume. Une fois endossé, ce costume lui permet de mettre de côté ses peurs et ses fêlures pour arborer un sourire et une force à toute épreuve ! Le monde extérieur le voit alors comme une personne invincible, sûre d'elle et sans crainte face à l'avenir. Le costume de ma Maman, c'est cette prothèse mammaire. Parfois lourde à porter, elle lui permet de se fondre dans la foule et de ne rien laisser transparaître.
J'étais persuadée que ma Maman ne voudrait pas poser. Mais elle a tout de suite accepté, sans même savoir ce que j'allais faire, juste parce que « je sais que ça te tient à cœur ».
Et puis elle m'a dit : « Mais tu sais, je ne suis pas un héros ».
Si, Maman ! Tu es ma super héroïne !
Même un simple accessoire de tous les jours, à mes yeux, te métamorphose.
Là où « ceux qui ne savent pas » ne voient qu'un châle, moi... je vois une cape !
Une cape de Wonder Maman.
Une héroïne des temps modernes et du quotidien.
Un super-héros a toujours un costume. Une fois endossé, ce costume lui permet de mettre de côté ses peurs et ses fêlures pour arborer un sourire et une force à toute épreuve ! Le monde extérieur le voit alors comme une personne invincible, sûre d'elle et sans crainte face à l'avenir. Le costume de ma Maman, c'est cette prothèse mammaire. Parfois lourde à porter, elle lui permet de se fondre dans la foule et de ne rien laisser transparaître.
J'étais persuadée que ma Maman ne voudrait pas poser. Mais elle a tout de suite accepté, sans même savoir ce que j'allais faire, juste parce que « je sais que ça te tient à cœur ».
Et puis elle m'a dit : « Mais tu sais, je ne suis pas un héros ».
Si, Maman ! Tu es ma super héroïne !
Même un simple accessoire de tous les jours, à mes yeux, te métamorphose.
Là où « ceux qui ne savent pas » ne voient qu'un châle, moi... je vois une cape !
Une cape de Wonder Maman.
Une héroïne des temps modernes et du quotidien.
Sandra GRAMPFORT [Ramonville-Saint-Agne - 31]
Mon bébé, avant que tu arrives au monde, Maman a gravi des montagnes si hautes qu'elle a toujours pensé qu'au bout il y avait des étoiles. Pour les atteindre elle a mené deux longues batailles, accompagnée de Papa.
Elle a anéanti des milliers de petites cellules grâce à des produits magiques et des doigts de fées qui ont tout retiré. Ça n'a pas toujours été simple mais Maman a toujours cru aux histoires de super-héros. Parfois elle a eu besoin d'aide, c'est pour ça que tu vois sur son corps des cicatrices : chacune a une histoire et toutes cachent des trésors de vie inestimables.
Quelques années plus tard, il y a eu ton arrivée si inattendue ! Ton petit corps est venu arrondir le mien, tu t'y es blotti ; puis il y a eu l'empreinte de ton premier regard, notre rencontre. Tu fais partie de ces petits héros dont l'histoire ne connaîtra jamais de fin car mon amour pour toi est éternel et ira au-delà des étoiles.
Nous deviendrons toi, moi et tous les autres, les héros ordinaires de demain.
Elle a anéanti des milliers de petites cellules grâce à des produits magiques et des doigts de fées qui ont tout retiré. Ça n'a pas toujours été simple mais Maman a toujours cru aux histoires de super-héros. Parfois elle a eu besoin d'aide, c'est pour ça que tu vois sur son corps des cicatrices : chacune a une histoire et toutes cachent des trésors de vie inestimables.
Quelques années plus tard, il y a eu ton arrivée si inattendue ! Ton petit corps est venu arrondir le mien, tu t'y es blotti ; puis il y a eu l'empreinte de ton premier regard, notre rencontre. Tu fais partie de ces petits héros dont l'histoire ne connaîtra jamais de fin car mon amour pour toi est éternel et ira au-delà des étoiles.
Nous deviendrons toi, moi et tous les autres, les héros ordinaires de demain.
Isabelle SOURIMENT [Goutz - 32]
« La maladie, les traitements, les enfants, une reconstruction mammaire et une demande en mariage inattendue ! Une victoire de la vie face à la maladie !
Un mariage plein de sens avec cette revanche offensive sur la vie, cette soif de décupler toute cette énergie pour vivre, seulement…
Une trace, une toute petite trace, cette cicatrice, presque microscopique… Comme si tout paraissait si loin. Mais on n’oublie pas : on avance, on continue.
Cette victoire, je l'ai gagnée ! Je tire ma révérence à ce cancer. »
– Sophie
Cela fait maintenant trois ans que l’on se suit avec Sophie.
J’ai été témoin de son combat, j’ai photographié ses étapes : avec et sans cheveux, sans et avec cicatrice. Je l’ai vue combattre, je l’ai vue gagner. Je l’ai vue pleurer, je l’ai vue sourire. Trois ans après elle se marie. Là aussi, j’étais sa photographe. Elle a son étoile, son petit nuage et des rêves au dessus de la tête.
La vie continue et c’est une héroïne !
Un mariage plein de sens avec cette revanche offensive sur la vie, cette soif de décupler toute cette énergie pour vivre, seulement…
Une trace, une toute petite trace, cette cicatrice, presque microscopique… Comme si tout paraissait si loin. Mais on n’oublie pas : on avance, on continue.
Cette victoire, je l'ai gagnée ! Je tire ma révérence à ce cancer. »
– Sophie
Cela fait maintenant trois ans que l’on se suit avec Sophie.
J’ai été témoin de son combat, j’ai photographié ses étapes : avec et sans cheveux, sans et avec cicatrice. Je l’ai vue combattre, je l’ai vue gagner. Je l’ai vue pleurer, je l’ai vue sourire. Trois ans après elle se marie. Là aussi, j’étais sa photographe. Elle a son étoile, son petit nuage et des rêves au dessus de la tête.
La vie continue et c’est une héroïne !
Stéphanie DANTEL [Fayence - 83]
« Tu es une femme forte ! - Cette phrase, je l’ai entendue si souvent.
Je m’en suis souvent défendue, réclamant le droit de ne pas l’être aussi.
Pourtant, cette phrase a pris sens que depuis que j’ai appris la maladie. Chaque jour passé depuis l’annonce terrible, je me sens un peu plus forte, oui.
Forte d’aimer. Forte d’accepter l’effondrement quand il est nécessaire, pour mieux me relever. Forte de lâcher prise. De rassurer. De rire et de faire rire. De partager.
Cette force, je la reçois avant tout de mon père qui nous a quittés quelques jours avant l’annonce du combat. Il ne cesse, depuis, d’être à côté de moi. Et je la dois à tous ceux qui m’entourent. Chaque mot, chaque geste, chaque attention, me permettent d’avancer de bataille en bataille. Cette maladie, j’ai décidé de la prendre comme un cadeau. Un cadeau mal emballé, certes. Mais elle nous permet, à moi et ceux qui m’accompagnent, qui grandissent avec moi, de révéler la force qui est en nous.
Nous sommes des héros et des héroïnes de la vie. »
— Isabelle
Je m’en suis souvent défendue, réclamant le droit de ne pas l’être aussi.
Pourtant, cette phrase a pris sens que depuis que j’ai appris la maladie. Chaque jour passé depuis l’annonce terrible, je me sens un peu plus forte, oui.
Forte d’aimer. Forte d’accepter l’effondrement quand il est nécessaire, pour mieux me relever. Forte de lâcher prise. De rassurer. De rire et de faire rire. De partager.
Cette force, je la reçois avant tout de mon père qui nous a quittés quelques jours avant l’annonce du combat. Il ne cesse, depuis, d’être à côté de moi. Et je la dois à tous ceux qui m’entourent. Chaque mot, chaque geste, chaque attention, me permettent d’avancer de bataille en bataille. Cette maladie, j’ai décidé de la prendre comme un cadeau. Un cadeau mal emballé, certes. Mais elle nous permet, à moi et ceux qui m’accompagnent, qui grandissent avec moi, de révéler la force qui est en nous.
Nous sommes des héros et des héroïnes de la vie. »
— Isabelle
Emma BOONNE [Sannois - 95]
Photo tirée du projet photographique « Stronger Together » : Laura, la pétillante femme en bleu, a eu un cancer du sein et s'est battue contre ce crabe pour en sortir plus forte qu'avant. Elle pose ici, entourée de femmes. L'entourage, la sororité et la bienveillance sont les clés de l'acceptation de soi et du changement du corps.
« Tu auras mon sein, mais pas mon cœur ! »
Mettre en lumière, ne plus laisser dans l’ombre, ces femmes qui portent un puissant message de vie, est important.
Parce que nous sommes plus fortes ensemble, restons soudées !
« Tu auras mon sein, mais pas mon cœur ! »
Mettre en lumière, ne plus laisser dans l’ombre, ces femmes qui portent un puissant message de vie, est important.
Parce que nous sommes plus fortes ensemble, restons soudées !
Natalia KOVACHEVSKI [Bormes-les-Mimosas - 83]
J'ai rencontré Sandhya en 2016 en tant que modèle. Elle m'inspirait déjà beaucoup d'admiration.
L'année suivante, le 13 décembre 2017 marqua la fin de son ancienne vie.
Elle continua de poser régulièrement malgré les épreuves qu'elle surmontait et j'entrepris d'illustrer symboliquement chaque étape que son combat représentait.
Son apparence, évoluait au fil des séances, elle semblait à la fois vulnérable et toujours plus forte. Nos photos recouvraient un aspect à la fois solaire et ténébreux, oscillant entre l'espoir d'une guérison et l’insupportable doute qui se profilait à l'horizon.
Nous présentons à travers cette image – « Naissance d'une héroïne » – sa lutte et sa résilience. Telle une madone parce qu'elle est mère, féminine parce qu'elle est femme. Les coquelicots pour l'ardeur fragile, la couronne fanée pour l'éphémérité, les chardons pour la douleur épineuse : le portrait d'une héroïne qui renaît de ses cendres et émerge du brouillard comme de la maladie. Triomphante.
Elle continua de poser régulièrement malgré les épreuves qu'elle surmontait et j'entrepris d'illustrer symboliquement chaque étape que son combat représentait.
Son apparence, évoluait au fil des séances, elle semblait à la fois vulnérable et toujours plus forte. Nos photos recouvraient un aspect à la fois solaire et ténébreux, oscillant entre l'espoir d'une guérison et l’insupportable doute qui se profilait à l'horizon.
Nous présentons à travers cette image – « Naissance d'une héroïne » – sa lutte et sa résilience. Telle une madone parce qu'elle est mère, féminine parce qu'elle est femme. Les coquelicots pour l'ardeur fragile, la couronne fanée pour l'éphémérité, les chardons pour la douleur épineuse : le portrait d'une héroïne qui renaît de ses cendres et émerge du brouillard comme de la maladie. Triomphante.
Vanessa CORBELIN [Massy - 91]
C'est sur mon lieu de travail, à l'institut Gustave-Roussy, que j'ai fait la connaissance de mon modèle.
Tous les matins j'étais chargée d'aligner méthodiquement ses quatre points de tatouage, avant de lancer l'appareil de radiothérapie.
Quelques jours avant la fin de ses traitements, ma patiente est arrivée, avec une perruque rose sur la tête. Elle souhaitait être prise en photo avec le laser.
Cette photo montre la force et la détermination d'une femme qui se bat pour survivre. Elle représente à la fois un personnage futuriste à mi-chemin entre la Belle au Bois Dormant et une guerrière Jedi. Qui est le héros dans tout cela, le personnel soignant ou le patient ?
Définition du mot « héros » :
1 ) Le héros se distingue par ses actions.
2 ) Le héros est une personne qui fait preuve d'un grand courage.
Tous les matins j'étais chargée d'aligner méthodiquement ses quatre points de tatouage, avant de lancer l'appareil de radiothérapie.
Quelques jours avant la fin de ses traitements, ma patiente est arrivée, avec une perruque rose sur la tête. Elle souhaitait être prise en photo avec le laser.
Cette photo montre la force et la détermination d'une femme qui se bat pour survivre. Elle représente à la fois un personnage futuriste à mi-chemin entre la Belle au Bois Dormant et une guerrière Jedi. Qui est le héros dans tout cela, le personnel soignant ou le patient ?
Définition du mot « héros » :
1 ) Le héros se distingue par ses actions.
2 ) Le héros est une personne qui fait preuve d'un grand courage.
Géraldine ARESTEANU [Orléans - 45]
Valérie m’a d’abord sollicitée pour photographier ses seins avant ablation, puis pour témoigner qu’elle restait une femme à part entière à travers la transformation.
Son mari n’était jamais loin. Comprenant à quel point ils affrontaient la maladie ensemble – ce qui est malheureusement trop rare – c’est naturellement que j’ai fait entrer Laurent dans le cadre. Pour être au plus près du sujet, j’ai choisi le noir et blanc comme l’absence de décor. Je les ai mis tout près l’un de l’autre. Cette manière singulière qu’ils ont eue de s’enlacer m’a semblé exprimer l’essentiel : ils ne forment qu’un face à la maladie.
Les femmes atteintes d’un cancer du sein sont les héroïnes d’un combat douloureux qui malmène durement leur féminité et leur sexualité. Être soutenue par la personne aimée est primordial, en particulier pour continuer à se sentir désirable.
Les véritables héros, ce sont cet amour et ce désir mutuels, au-delà de la maladie.
Son mari n’était jamais loin. Comprenant à quel point ils affrontaient la maladie ensemble – ce qui est malheureusement trop rare – c’est naturellement que j’ai fait entrer Laurent dans le cadre. Pour être au plus près du sujet, j’ai choisi le noir et blanc comme l’absence de décor. Je les ai mis tout près l’un de l’autre. Cette manière singulière qu’ils ont eue de s’enlacer m’a semblé exprimer l’essentiel : ils ne forment qu’un face à la maladie.
Les femmes atteintes d’un cancer du sein sont les héroïnes d’un combat douloureux qui malmène durement leur féminité et leur sexualité. Être soutenue par la personne aimée est primordial, en particulier pour continuer à se sentir désirable.
Les véritables héros, ce sont cet amour et ce désir mutuels, au-delà de la maladie.
Vlad VLADAU [Villeneuve-sur-Lot - 47]
Par mon regard photographique, j'ai cherché à apporter une trace et à témoigner de la beauté de ma compagne, traversant cette période fort délicate et douloureuse de sa vie de femme.
Guillaume BRESSON [Castelnau-le-Lez - 34]
À la lecture du thème, ce fut une évidence. En effet dans la tourmente actuelle après avoir gambergé en se posant de multiples questions. « Pourquoi moi ? » « Pourquoi nous ? » « Comment vais-je être sans mes cheveux ? » « Suis-je encore belle ? »
Quoi de plus évident que de te rendre hommage à travers ces quelques mots et cette image.
Un héros est un personnage doté de pouvoirs lui permettant de surpasser les épreuves. Tu n'as pas la capacité de te rendre invisible ou de voler mais tu es dotée d'une énorme force de caractère te permettant, en plus de la gestion du quotidien, de combattre et de repousser cet individu venu d'ailleurs.
Quelqu'un nous a dit « pour le meilleur et pour le pire ». Je ne sais pas si le destin nous a fait toucher du doigt le pire mais parfois, cela permet de mieux savourer le meilleur.
Depuis le début de cet épisode, je me réveille chaque matin en étant ravi de partager mon quotidien avec une super-héroïne.
Je t'aime.
Quoi de plus évident que de te rendre hommage à travers ces quelques mots et cette image.
Un héros est un personnage doté de pouvoirs lui permettant de surpasser les épreuves. Tu n'as pas la capacité de te rendre invisible ou de voler mais tu es dotée d'une énorme force de caractère te permettant, en plus de la gestion du quotidien, de combattre et de repousser cet individu venu d'ailleurs.
Quelqu'un nous a dit « pour le meilleur et pour le pire ». Je ne sais pas si le destin nous a fait toucher du doigt le pire mais parfois, cela permet de mieux savourer le meilleur.
Depuis le début de cet épisode, je me réveille chaque matin en étant ravi de partager mon quotidien avec une super-héroïne.
Je t'aime.
David SCHLEMER [Épinay-sur-Seine - 93]
Telle une statue, héroïne du sculpteur, telle une Camille Claudel d'argile, battante et indestructible, Florence pose un jour d'avril. Sortir vainqueur ! C'est le message qu'elle nous envoie. La fulgurance du mal a pourtant raison de sa bravoure, de sa bataille, vingt-trois mois plus tard.
Cette ultime photo de Florence qui se montre invincible à nos regards, est un lègue à ses deux filles. Deux héroïnes du quotidien qui forcent mon admiration. Lola, 11 ans quand elle perd sa maman, redéfinit ma notion de l’héroïsme, à accepter et à vivre. Oh combien je voudrais lui témoigner mon admiration.
Puis il y a Lisa, 23 ans quand sa maman lui est arrachée. Oh combien je vois ce qu'est d'être une femme, qui se construit, apprend un métier, travaille, élève son enfant. Florence donne à ses deux filles — livrées à elles-mêmes devant l'absence — la bravoure et l'héroïsme de se construire en tant que femmes.
Un cancer, trois héroïnes.
Ceux qui restent, qui luttent : les héros du quotidien d'une enfance en deuil.
Cette ultime photo de Florence qui se montre invincible à nos regards, est un lègue à ses deux filles. Deux héroïnes du quotidien qui forcent mon admiration. Lola, 11 ans quand elle perd sa maman, redéfinit ma notion de l’héroïsme, à accepter et à vivre. Oh combien je voudrais lui témoigner mon admiration.
Puis il y a Lisa, 23 ans quand sa maman lui est arrachée. Oh combien je vois ce qu'est d'être une femme, qui se construit, apprend un métier, travaille, élève son enfant. Florence donne à ses deux filles — livrées à elles-mêmes devant l'absence — la bravoure et l'héroïsme de se construire en tant que femmes.
Un cancer, trois héroïnes.
Ceux qui restent, qui luttent : les héros du quotidien d'une enfance en deuil.