Les lauréats du concours
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2015
« MON COMBAT, MA FORCE », thème de l’édition 2015 du concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award, a rassemblé plus de 200 photographes, professionnels ou amateurs, répartis sur la France entière. Style et expression artistique des clichés ont été laissés au libre choix des participants.
Le Jury a sélectionné les 40 photos finalistes ainsi que les trois Prix ci-dessous : Grand Prix et Prix Accessits.
Un Prix du Public RTL a été décerné grâce aux votes des internautes sur le site rtl.fr, entre le 11 et le 23 septembre 2015.
La photo lauréate du Grand Prix - par Henri Guittet - a été publiée dans Polka Magazine #32 et le magazine Marie Claire de décembre 2015.
Les photographies finalistes ont été exposées lors de la soirée de lancement d'Octobre Rose au Palais de Chaillot tandis qu'une grande exposition d'un choix de photographies parmi toutes les éditions du concours s'est déroulée le long de 80 mètres sur le Parvis des Droits de l'Homme au Trocadéro.
Les membres du jury 2015
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2015
HENRI GUITTET (Paris, 75)
« Cela faisait 24h que mes cheveux commençaient à tomber. alors je me suis fait raser la tête. J'ai voulu prendre les devants, être actrice dans ce combat contre la maladie. Pour moi, pour ma fille de 1 mois, pour mon mari, ma famille, pour ma vie. Mon combat a vraiment commencé le jour où cette photo a été prise. Ce combat et cette victoire contre la maladie m'ont rendue plus forte aujourd'hui. Ce combat, mon combat, ma force. »
Charlotte
Prix Accessit
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2015
CAMILLE ROPERT (Lille, 59)
Avec la maladie, les fondements que l’on croit indestructibles deviennent branlants. Les relations intimes, amoureuses, sont mises à l’épreuve. Le corps et la féminité nous échappent et se noient peu à peu.
Ma mère a mené un combat avec un courage que j’ai rarement vu pour faire face à ses proches, sauver sa vie, sauver sa famille, son couple. Il lui a fallu deux ans pour prendre la décision d’une reconstruction mammaire, un choix qui lui appartient et dont on parle peu. L’enveloppe corporelle est à nouveau ce qu’elle était avant la maladie.
Se réapproprier son corps et son intimité fut une étape délicate mais essentielle. Cette photo symbolise le combat pour la vie et l’amour. Un face-à-face quelque peu décalé qui fige l’amour dans un quotidien serein. Merci Papa, merci Maman. Vous êtes beaux !
Prix Accessit
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2015
JULIETTE COCQ (Lambersart, 59)
« Le désarroi face à l'annonce de mon cancer : ce qui vient tout de suite à l'esprit est la mort. Mais lorsqu'on a une fille de 4 ans, l'envie de combattre est la plus forte, on est prête à supporter tous les traitements. C'est comme si vous étiez à l'entrée d'un tunnel et que vous n'en voyiez pas la fin... Je suis enfin sortie de ce tunnel mais cette cicatrice sera toujours là pour me rappeler cette longue traversée. »
Laurence
Prix du public RTL
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2015
VANESSA MOSELLE (Colmar, 68)
Cette terre que j'imaginais d'une grande horizontalité, d'une grande neutralité n’était-elle qu’illusion ? Elle est le fruit de mon vécu et je sais que la victoire est au bout car je m'accrocherai à la vie, je retiendrai cette terre entre mes mains et je vaincrai.
Les finalistes du concours 2015
ESTEE LAUDER PINK RIBBON PHOTO AWARD 2015
Pascal GIET [Girmont (88)]
Bérénice, mon modèle n’a pas été confrontée à la maladie, mais elle a la conviction qu’il faut lutter sur tous les fronts contre le cancer du sein. Non seulement en France, mais aussi sur les autres continents, comme en Afrique d’où elle est originaire. Que les femmes, où qu’elles soient, aient la force et le soutien pour s’organiser et lutter afin d’accéder au dépistage et aux soins. Que cette maladie ne soit plus fatale. Pour y parvenir, il faut se mobiliser et sensibiliser les gouvernements et les peuples de tous les pays à ce combat. C’est pour délivrer ce message, à sa façon, qu’elle pose avec ses peintures de guerre contre le cancer.
Lou SALASCA [Paris (75)]
Janine 82 ans, opérée du sein gauche en 2008, avec le sourire. « - Tatie comment vis-tu les séquelles de ton cancer aujourd'hui ? - J'ai beaucoup de chance de n'avoir aucun problème de santé à mon âge! Il y a bien ma vue qui a nettement diminuée à cause de la chimiothérapie... Je vis avec ma minette, Luna, elle est un peu grosse mais adorable ! Parfois, quand je m'ennuie, je fume un petit cigarillo en écoutant du jazz, la musique que mon cher Pierre affectionnait tant. » J'ai tenu à rendre hommage à un membre de ma famille qui fait partie de mon quotidien, emprunt de la marque du passé (noir & blanc) dans l'idée de créer une atmosphère nostalgique. La séance a duré 10 minutes, il n'y a pas de mise en scène. Je voulais un rendu naturel.
Sylvie SARRAUTE [Anglet (64)]
Nous n’avons pas hésité une seconde ! Le vent s’est légèrement levé sur la falaise. Le temps s’est arrêté. À l’unisson nous avons brandi nos bras vers le ciel. Devant cette nature puissante, nous sommes femmes, nous sommes égales, pleines de vie aujourd’hui, emplies d’envies et d’amour. Qu’en sera-t-il de demain ? Nous voulons vous soutenir, vous femmes, amies, qui luttez contre la maladie, en vous offrant cette image qui nous l’espérons fera vibrer les cordes de vos cœurs. Battons-nous ensemble !
Vanessa POIX [Hénin-Beaumont (62)]
« “Cancer du sein !” Je ne crois pas avoir compris ces mots lors de la terrible annonce. À 26 ans, je me disais que ça ne me concernait pas. Et pourtant… Cette photo a été prise avant ma mastectomie totale afin d’immortaliser ce corps qui allait être différent, d’accepter ce nouveau changement dans ma vie de femme. Je suis une femme et je dois le rester. Malgré ma maladie, je peux rester belle et sexy. Mes proches m’ont toujours poussée afin de m’aider à m’accepter, à oser me regarder et me dire : « Oui je suis jolie. Avec ou sans cheveux ! ». Apprécier encore plus la vie, ses choses tellement anodines pour beaucoup. Croquer la vie à pleines dents et rire plus fort encore. Ne jamais laisser la maladie prendre le dessus. Aujourd'hui je me dis que ce combat est devenu ma plus grande force ! » Priscilla
Hugo LARUELLE [Fourmies (59)]
« Perdre mes cheveux était inéluctable. Quelques jours après ma première chimio, je me suis installée dans le fauteuil du salon. Mon fils était à côté de moi. Fébrile et résignée, j'ai passé une première fois ma main dans mes cheveux blancs. Je les semais sur le sol par poignées. Mon fils m'a dit : « Arrête. Fais-toi belle, maquille tes yeux, tes joues et ta bouche. Je reviens ». Il est parti. J'attendais... Il est revenu avec une tondeuse et un revolver en plastique. Face au miroir de la salle de bain, prête pour le grand saut ! Il a branché la tondeuse et saisit l'appareil photo. Mes cheveux rasés comme un jeune soldat, armée jusqu'aux dents, je suis devenue autre. Je savais alors que je gagnerai la bataille. » – Chantal
Line BRUSEGAN [Hoenheim (67)]
Sophie a lutté contre le cancer à travers un proche. « Son combat, ma force ! » dit-elle. Les proches aussi sont touchés par le cancer : le rôle de l'entourage, le soutien que celui-ci apporte est très important.
Céline MESSAGER [Arradon (56)]
Je suis photographe. Ce shooting fut le plus bouleversant de ma vie. J'ai rencontré Marianne : elle souhaitait une séance photo post-opération afin de l'aider dans la reconstruction de sa propre image. Voici son témoignage : « Je me souviendrai toujours du 7 octobre 2014. Pour la première fois de ma vie, je perdais mes repères et j'avais peur en l'avenir. Au fur et à mesure, je me suis dit que c'était comme ça et que me morfondre ne changerait rien. Je devais me battre contre cette maladie alors que j'avais toujours cru ne pas être forte. Mais je me trompais : cette force je l'ai trouvée avec mon conjoint, ma famille, mes ami(e)s. Ils m'ont permis de garder le sourire et le moral pour me battre. »
Stéphane PITTI [Alfortville (94)]
« Les yeux sont le miroir de l’âme ». Depuis le début du combat qu'Anne mène contre celui qu'elle surnomme « l’autre », elle ne cesse de scruter les regards de ceux qui l’entourent, craignant d’y lire inquiétude ou compassion. En acceptant de poser devant mon objectif, le message d'Anne était clair : changer le regard sur la maladie et sur ceux qui la combattent. « Pourquoi devrions nous nous cacher, éteindre la lumière, fermer les volets ? ». Cette séance se devait avant tout d'être un moment simple, hors du temps, un instant loin de la maladie. Nous ne l'avons évoquée qu'avant de nous rencontrer, par téléphone. La force d'Anne, c'est d'ouvrir la fenêtre et d'aimer l'instant présent, d'aimer la vie telle qu'elle est.
Frédérique JOUVAL [Montrouge (92)]
J'ai connu Valérie il y a un an et demi. Elle était en pleine période de traitements. Lors de notre rencontre, notre passion commune pour la danse s'est immédiatement imposée. Valérie est danseuse contemporaine et enseignante ; moi, photographe. Au-delà de la maladie, s'est installée une belle complicité avec l'envie de collaborer ensemble à un projet artistique. Valérie a puisé sa force et son énergie dans son entourage et sa danse pour combattre et accepter son nouveau corps. De mon côté, j'ai souhaité mettre en lumière par mon regard, une femme qui a pu surmonter cette épreuve tout en assumant la « trace » de la maladie. Quelques mois plus tard, le temps d'un après-midi devant mon objectif, vêtue de sa grande jupe noire et le buste dénudé, Valérie s'est lancée dans une danse libre et improvisée au son du Boléro de Ravel.
MARINE [Paris (75)]
Sur la photo, c'est moi. Je vais avoir 32 ans. Pas encore vraiment l'âge où l'on pense au dépistage mais celui où l'on a déjà vu d'autres femmes lutter avec courage. J'ai pris cet autoportrait avec l’appareil Leica de ma grand-mère, dans l'intimité de ma chambre. J'aime croire que son objectif porte en lui toute la beauté et la force sur lesquelles il s'est ouvert. Pour ma première pellicule, je voulais donner à chaque photo un sens particulier. Ce cliché signifie pour moi « N'oublie pas de t'aimer et de prendre soin de toi ». Le regard que l'on porte sur soi est peut-être la première marche du combat contre la maladie. Il a le pouvoir de révéler, d'aider, de guérir mais il peut aussi détruire. C'est une force à apprivoiser et à construire. Ce face à face argentique est mon Memento Vivere !
Didier SIMONIN [Montigny-lès-Cormeilles (95)]
Trois mois après la rentrée scolaire, la maîtresse de maternelle de notre fille a développé un cancer du sein. Diagnostiquée assez précocement, elle sera pourtant absente tout le reste de l'année, fatiguée par les traitements. Notre fille la réclame souvent, elle adore sa maîtresse ! Le dépistage du cancer du sein nous a donc semblé une évidence. Se faire dépister n'est pas juste le combat des femmes, c'est le combat des familles, car c'est auprès de ses proches qu'on trouve la force de se battre. Ma photo n'a pas d'autre objectif que de démontrer que c'est aussi pour ses enfants que le dépistage est important.
Mirentxu BELLET [Orion (64)]
« CANCER. Ce mot résonne en moi comme un mauvais gêne. À 30 ans, c’est la seconde fois que je livre bataille, mais cette fois, c'est différent, ce combat n’implique pas que moi. Il touche aux trois amours de ma vie. Ce concours photo est pour moi un point final au combat que mon corps a dû mener seul, mais que je n’aurais pu gagner sans eux qui sont ma force et ma raison de vivre. Cette photo est un hommage aux êtres qui comptent plus que tout dans ma vie et qui m’ont aidée à avancer lorsque je n’étais que l’ombre de moi-même, détruite par la maladie et ses aléas, ne pouvant plus être celle que j'étais : mère, épouse, fille, nièce, belle-fille, belle-sœur, tatie, amie… C’est aussi un hommage à mon amie Anne-Marie, cette guerrière, battante et souriante jusqu’au bout. Dans mon combat, ma force c’est eux ! » – Caroline
Martine GUILLEMAIN [Paris (75)]
J’avais trois ans lorsque ma mère est décédée d’un cancer du sein. Comme elle et deux de mes tantes, j’ai été touchée par la maladie. J’ai été sauvée grâce au dépistage précoce et aux médecins extraordinaires que j’ai eu la chance de rencontrer. Tout au long des traitements, ma mère et mes tantes se sont battues et ont su garder leur féminité et leur optimisme. De mon côté, une récidive s’est déclarée en juin 2015. Leur exemple me donne la force de continuer le combat.
Pascale BAYLE [Nice (06)]
« Ma combativité se nourrit de ton sourire radieux, de ton regard débordant de douceur, de ta main qui caresse ma joue. Je te fais la promesse de t’accompagner sur le chemin du bonheur. » Ce sont les paroles de ma belle-sœur Catherine à sa fille, source de sa force. Par cette photographie, j’ai voulu relater ce double combat : défier le cancer tout en luttant pour garder sa féminité. La beauté des femmes vient de l’essence même du rythme de la vie.
Arnaud DESAINTJEAN [Arras (62)]
« ”It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me” chante Nina Simone. Sur scène comme dans la vie, je danse chaque jour avec audace. D'un jeu de jambes à un jeu de mots, mon combat, ma force sont mon envie de vivre. Rire, sourire, éclater de rire ! Cette force intérieure qui m'élève toujours plus haut. Je joue de cette perruque comme des préjugés. C'est rasée et maquillée que je m'assumerai ! “... and I'm feeling good” » Peggy
Natalia DEVOS [Paris (75)]
Cette photo est un face-à-face complice entre une tante et sa nièce. A 62 ans, ma tante Françoise lutte depuis plusieurs années contre le cancer du sein. Elle a perdu ses cheveux suite à de nombreuses chimiothérapies, mais jamais sa malice ni son humour qui sont sa force. Egalement touchée par le cancer du sein en 2010, je suis cette année en rémission. Complices dans notre histoire, nous partageons ce regard sur la maladie. Un regard vif, grand ouvert sur la vie et l'espoir de guérison que je saisis au cours d'une séance photographique emplie d'humour.
Juliette COCQ [Lambersart (59)]
Prix Accessit 2015
« Le désarroi face à l'annonce de mon cancer : ce qui vient tout de suite à l'esprit est la mort. Mais lorsqu'on a une fille de 4 ans, l'envie de combattre est la plus forte, on est prête à supporter tous les traitements. C'est comme si vous étiez à l'entrée d'un tunnel et que vous n'en voyiez pas la fin… Je suis enfin sortie de ce tunnel mais cette cicatrice sera toujours là pour me rappeler cette longue traversée. » – Laurence
« Le désarroi face à l'annonce de mon cancer : ce qui vient tout de suite à l'esprit est la mort. Mais lorsqu'on a une fille de 4 ans, l'envie de combattre est la plus forte, on est prête à supporter tous les traitements. C'est comme si vous étiez à l'entrée d'un tunnel et que vous n'en voyiez pas la fin… Je suis enfin sortie de ce tunnel mais cette cicatrice sera toujours là pour me rappeler cette longue traversée. » – Laurence
Laëtitia COFFLARD [Pontpoint (60)]
« À 23 ans j’apprends que le cancer s’est agrippé à mon sein gauche. Il ne m'avait pas seulement pincée côté cœur ce foutu crabe mais bien plus qu'amochée. La mastectomie ce n'est pas joli, c'est douloureux, mais c'est pour aller mieux. Aujourd'hui reconstruite, ces cicatrices racontent mes angoisses et mes espoirs. Ma rage de vivre, ma force et mon amour pour l’équitation m'ont aidée à avancer, à croire que ce cancer a un sens, même si ce n'est pas sans conséquence. Lorsque je réussis à rire de la maladie, c’est une victoire de plus contre Monsieur K ! C’est le doigt levé, le buste nu, montrant mon sein imparfait et sourire aux lèvres que je tente de vous surprendre et je crois qu’on vous dira que venant de moi, ça n’a rien d’étonnant ! » – Chloé. Tatouée, reconstruite et vivante
Lucie GAUTRIN [Haguenau (67)]
En avant femme guerrière ! Puisons au plus profond de notre âme. Allons chercher cette incroyable force, cette lueur d'espoir. Dans les méandres de nos cœurs se cache la plus belle des armes : l'Amour. Ma tante, modèle de cette photo, se bat depuis maintenant un an contre ce cancer. Je l'ai vu traverser ses moments les plus difficiles sans jamais perdre espoir. Elle a cette force qui m'a totalement « scotchée ».
Mathieu BIDAL [Vauréal (95)]
C’était il y a moins d’un an. Quelques heures avant le départ pour Curie. Dernière opération : la « réparation ». Elle me dit : « Prends-moi en photo ! ». Je la photographie. Je la trouve belle. Malgré ces mois de lutte, de pleurs, de douleurs, de doutes, d'opérations, de soins, de drames intimes… Elle est belle, ma femme ! Elle se prépare pour cet ultime séjour à Curie. J'y vois un point final. Avec mes enfants, je pense que la fin du combat est proche, que tout va redevenir comme avant. Mais elle sait, avant nous, qu’il n’y a en réalité ni début, ni fin. La maladie fait simplement partie de sa vie. Elle a déjà composé avec elle. Elle s’en est servie pour un nouveau départ : reprise d'études, projets pro… Elle court. Elle nous a obligés à nous mettre en mouvement. Rien ne sera comme avant. Et c’est mieux ainsi : son combat est devenu notre force !
Marie MALVOISIN [Blois (41)]
Cette photo a été prise lors de la dernière séance du traitement de ma mère. Nous voulions immortaliser la fin de neuf mois de combat. J'aime son regard déterminé.
Vanessa MOSELLE [Colmar (68)]
Prix du Public RTL 2015
Cette terre que j'imaginais d'une grande horizontalité, d'une grande neutralité n’était-elle qu’illusion ? Elle est le fruit de mon vécu et je sais que la victoire est au bout car je m'accrocherai à la vie, je retiendrai cette terre entre mes mains et je vaincrai. « Non mais tu vois ce que je vois ?
Toute la vie devant toi.
Viens voir comme elle est belle.
Je te fais la courte échelle.
Regarde bien l'horizon.
Regarde comme il est long.
Regarde comme il est clair.
Je suis sûre, ça va te plaire.
C'est facile, au signal tu décolles du sol.v C'est facile, même pas mal, tu t'envoles dans le ciel.
Non mais tu vois ce que je vois ?
Est-ce que tu le crois ?
Je te jure c'est bien réel.
Je te prête mes jumelles.
J'en vois de toutes les couleurs.
On dirait des petites fleurs.
Viens voir comment elles sont vives.
Oui fais la tentative.
C'est facile, au signal tu décolles du sol.
C'est facile, même pas mal, tu t'envoles dans le ciel.
N'aie pas peur qu'elles se brûlent, tes ailes
N'aie pas peur qu'elles s'emmêlent, ma belle.
Elles ne sont pas fragiles tes ailes, ma belle.
Le ciel est dégagé.
C'est le moment, allez.
Allez, prends ton élan
Jamais ne redescends. »
Mathieu Boogaerts pour Vanessa Paradis
Cette terre que j'imaginais d'une grande horizontalité, d'une grande neutralité n’était-elle qu’illusion ? Elle est le fruit de mon vécu et je sais que la victoire est au bout car je m'accrocherai à la vie, je retiendrai cette terre entre mes mains et je vaincrai. « Non mais tu vois ce que je vois ?
Toute la vie devant toi.
Viens voir comme elle est belle.
Je te fais la courte échelle.
Regarde bien l'horizon.
Regarde comme il est long.
Regarde comme il est clair.
Je suis sûre, ça va te plaire.
C'est facile, au signal tu décolles du sol.v C'est facile, même pas mal, tu t'envoles dans le ciel.
Non mais tu vois ce que je vois ?
Est-ce que tu le crois ?
Je te jure c'est bien réel.
Je te prête mes jumelles.
J'en vois de toutes les couleurs.
On dirait des petites fleurs.
Viens voir comment elles sont vives.
Oui fais la tentative.
C'est facile, au signal tu décolles du sol.
C'est facile, même pas mal, tu t'envoles dans le ciel.
N'aie pas peur qu'elles se brûlent, tes ailes
N'aie pas peur qu'elles s'emmêlent, ma belle.
Elles ne sont pas fragiles tes ailes, ma belle.
Le ciel est dégagé.
C'est le moment, allez.
Allez, prends ton élan
Jamais ne redescends. »
Mathieu Boogaerts pour Vanessa Paradis
Karine SICARD-BOUVATIER [Paris (75)]
Je suis d'une famille de femmes. Ma mère et ses trois sœurs sont très liées. Sur les quatre sœurs, trois – dont ma mère – ont eu un cancer du sein qu'elles ont combattu avec beaucoup de courage et de force. J'ai également deux sœurs, chacune nous avons eu à notre tour des filles (en plus de garçons). « Mon combat, ma force » c'est un hommage à ma mère, à ses sœurs, à toutes les femmes qui luttent chaque jour contre leur cancer du sein. Je suis photographe. Je me suis prise moi-même en photo avec dans une main un gant de boxe pour illustrer le combat ; l'autre main avec le poing fermé sur mon sein pour illustrer la force. Si un jour je dois moi aussi affronter cette maladie, j'espère avoir autant de force et de courage que ma mère et que ses sœurs et que toutes les femmes confrontées à ce fléau
Anne-Lise CHUPIN-JEGUN [Saverdun (09)]
La meilleure arme pour se battre est le rire. Quel que soit le combat. Cette photo a été prise dans le cadre d’un projet personnel pour lequel je photographie des femmes qui ont eu un cancer du sein afin de leur montrer qu’elles sont toujours belles, féminines, désirables même avec des cicatrices ou un sein en moins. Christelle sourit tout le temps. Cette image la représente parfaitement. Un éclat de rire qui est sa force contre la maladie.
Gérald PEREZ [Montpellier (34)]
En 2015, le cancer s’invite dans la vie de Corinne. Après le choc, la réaction. Corinne est une battante qui ne veut pas se laisser vaincre par la maladie. Elle se bat d’abord avec son sourire qui l’accompagne souvent, ensuite en voulant rester femme malgré la maladie et la perte des cheveux. Corinne écrit aussi quelques poèmes. L’un d'eux nous inspira la photo : « Ne te laisse pas envahir Apprends, différemment, à réfléchir, Rassemble tes forces et lève la tête Avance en mode combattante, vers la conquête Crois en toi, relève le défi Que t’envoie cette maladie. » Corinne se relève, et même si d’autres chutes venaient à survenir, elles seront autant de marches qui lui feront gagner le combat.
Nicole BIARDEAU [Orléans (45)]
S’extraire de la cage où la maladie vous a enfermée. Quitter cette prison en s'appropriant votre « liberté » de soins. Faire l'expérience d'une rencontre avec une image de soi en transformation et l'accueillir en pouvant exprimer ses émotions. C’est votre Force. C'est votre Combat. L'exceptionnel est propre à chacun de vous, et tout particulièrement à toi, Rozenn, qui es aujourd'hui dans cette recherche de vigueur et de force. Vous, mes deux amies Joëlle et Joëlle qui, dans un rythme respectueux de la nature de vos corps, avez fait de votre quotidien un jardin où la préciosité minuscule de la vie s'épanouit. Je vis à vos côtés et je choisis de vous honorer d’un déclic photographique bien bref et dérisoire au regard du temps que vous engagez pour votre lutte.
Maria-Alejandra HOLGUIN-ROJAS [Paris (75)]
Tout combat est la naissance d’une victoire. Cette photographie s’adresse à toutes les femmes. Lutte et détermination ! Une image qui représente à travers leurs gestes, le courage et le désir de vivre. Le choix artistique fait référence à « La Liberté guidant le peuple », hommage de Delacroix à la révolution de 1830. Mon inspiration est née du pouvoir de résistance de toutes les femmes, en particulier celles qui ont réussi à combattre le cancer du sein et ont su nous sensibiliser à celui-ci par leurs témoignages. Je suis touchée par leur engagement quand il s’agit de mettre en œuvre toute leur force pour gagner la plus belle des victoires : la vie !
Johan NEVEU [Chilly (74)]
Elle ne pensait pas que la grossesse la ramènerait autant au cancer. Elle ne pensait pas qu'elle referait les mêmes gestes : remettre une prothèse, la laver, la déposer le soir puis de nouveau, la remettre le matin. « Pourtant c'est magnifique de donner la vie ! » La grossesse se passe bien. Alors pas de raison de se plaindre finalement ! Elle ne se plaint pas justement mais être enceinte, donner la vie, c'est beau et c'est violent. Je la vois, tous les jours, se caresser le ventre comme pour protéger le bébé et je la vois aussi se regarder les seins, celui qui grossit et celui qui ramène forcément au passé. Ce n'est pas parce qu'on est en train de vivre « la plus belle chose au monde » qu'on n'est pas rattrapé par le cancer. Alors le quotidien devient une lutte.
Eloa LANDAIS [Paris (75)]
« Ma force, son combat ! » C'est l'histoire d'une rencontre entre une photographe et une femme à qui il vient d'être annoncé sa maladie quelques heures auparavant. Elle veut faire des photos avec ses fils pour leur laisser un souvenir au cas où. Je suis touchée. Je comprends que cette maladie va changer la femme qui se tient devant moi. Pourquoi ne pas faire des photos d'elle, de ce corps qui va évoluer, se modifier, l'aider ainsi, j’espère, à surmonter cette épreuve, lui donner un peu de ma force. « Eloa m’a suivie avec son objectif avant puis pendant mon traitement. Elle m’a aidée à faire le deuil de mon ancien corps et à m’approprier le nouveau, différent, asymétrique, bien plus beau dans son objectif que dans le miroir de la salle de bain. Eloa, merci, tu fais partie intégrante de mon combat. » – Fabienne
Pierre-François ROCHE / Jean-Christophe ANE [Paris (75)]
L’épreuve du miroir, le regard des autres, empli de compassion mais touchant. Et les photos, qui renvoient au statut de malade, dans lequel traitements, effets secondaires, hospitalisations enferment. Elle se regarde mais ne se reconnait plus. Ça n’arrive pas qu’aux autres. Sa force : rester féminine. Son combat : le rester pour vivre. Cette formidable « équipe de rugby » constituée de sa famille, ses ami(e)s et des équipes médicales et soignantes, tous ensemble pour gagner ! Chacun à sa manière lui a renvoyé l’image d’une femme dans le tourbillon de la vie, coquette, apprêtée, joyeuse, battante, statut éternel qu’elle n’a eu de cesse de vouloir conserver pour tous ceux qu’elle aime et qui la soutiennent tant en retour. L’essai a été transformé ! Malade un temps, femme pour la vie !
Henri GUITTET [Paris (75)]
Grand Prix du Jury 2015
« Cela faisait 24h que mes cheveux commençaient à tomber. alors je me suis fait raser la tête. J'ai voulu prendre les devants, être actrice dans ce combat contre la maladie. Pour moi, pour ma fille de 1 mois, pour mon mari, ma famille, pour ma vie. Mon combat a vraiment commencé le jour où cette photo a été prise. Ce combat et cette victoire contre la maladie m'ont rendue plus forte aujourd'hui. Ce combat, mon combat, ma force. » – Charlotte
« Cela faisait 24h que mes cheveux commençaient à tomber. alors je me suis fait raser la tête. J'ai voulu prendre les devants, être actrice dans ce combat contre la maladie. Pour moi, pour ma fille de 1 mois, pour mon mari, ma famille, pour ma vie. Mon combat a vraiment commencé le jour où cette photo a été prise. Ce combat et cette victoire contre la maladie m'ont rendue plus forte aujourd'hui. Ce combat, mon combat, ma force. » – Charlotte
Marie-Laure DE HARO [Les Adrets-de-l’Estérel (83)]
Adèle, le combat d'une guerrière. Après chimiothérapie, radiothérapie et mastectomie, une petite séance « photothérapie ». Un moment de bonheur en famille qui, un instant, nous rappelle qu’avant d’être malade, Adèle est une femme, une mère, la force d’une famille. Malgré les épreuves, sa devise : « KEEP SMILING » à partager avec toutes les guerrières anonymes qui livrent bataille tous les jours contre la maladie !
Marina DUMAS [Parempuyre (33)]
Le ciel comme l’avenir. Le poing fermé pour le combat. Une éclaircie. Une légère sensation de vertige, et puis la force. Il n’est pas de combat sans guerre. Il n est pas de force sans courage.
Camille ROPERT [Lille (59)]
Prix Accessit 2015
Avec la maladie, les fondements que l’on croit indestructibles deviennent branlants. Les relations intimes, amoureuses, sont mises à l’épreuve. Le corps et la féminité nous échappent et se noient peu à peu. Ma mère a mené un combat avec un courage que j’ai rarement vu pour faire face à ses proches, sauver sa vie, sauver sa famille, son couple. Il lui a fallu deux ans pour prendre la décision d’une reconstruction mammaire, un choix qui lui appartient et dont on parle peu. L’enveloppe corporelle est à nouveau ce qu’elle était avant la maladie. Se réapproprier son corps et son intimité fut une étape délicate mais essentielle. Cette photo symbolise le combat pour la vie et l’amour. Un face-à-face quelque peu décalé qui fige l’amour dans un quotidien serein. Merci Papa, merci Maman. Vous êtes beaux !
Avec la maladie, les fondements que l’on croit indestructibles deviennent branlants. Les relations intimes, amoureuses, sont mises à l’épreuve. Le corps et la féminité nous échappent et se noient peu à peu. Ma mère a mené un combat avec un courage que j’ai rarement vu pour faire face à ses proches, sauver sa vie, sauver sa famille, son couple. Il lui a fallu deux ans pour prendre la décision d’une reconstruction mammaire, un choix qui lui appartient et dont on parle peu. L’enveloppe corporelle est à nouveau ce qu’elle était avant la maladie. Se réapproprier son corps et son intimité fut une étape délicate mais essentielle. Cette photo symbolise le combat pour la vie et l’amour. Un face-à-face quelque peu décalé qui fige l’amour dans un quotidien serein. Merci Papa, merci Maman. Vous êtes beaux !
Daphné MESTRIES [Ivry (94)]
Toi. Toi qui as rencontré ma maman, qui l'as fait pleurer. Toi le médisant. Toi qui nous as fait douter, qui l'as fait tomber. Toi le sorcier. Tu étais fort, tu étais puissant. Tu la voulais pour toi tout seul, ma maman. Elle ne t'a pas suivi ; elle t'a fait face. Elle s'est battue, de toute son audace. Aujourd'hui tu n'es plus là, elle t'a mis dehors. Et grâce à toi, nous sommes plus forts !
Jacques LANNEGRAND [La Ville-aux-Dames (37)]
Son combat : lutter contre l'humiliation, les cheveux qui abandonnent la tête, les cils qui fuient les yeux. Après avoir tout fait pour cacher la métamorphose, éviter le regard des autres et supporter la fracture qui amène à ne plus se reconnaître, après des mois à perdre ce qui nous est à tous le plus cher – notre identité – un matin je lui ai dit : « tu es belle, tu devrais te maquiller ». Ce n'était pas une séance de pose, non, je me suis glissé dans la salle de bain, je l'ai regardée alors qu'elle commençait à apprivoiser sa nouvelle image. Je l'ai surprise dans ce moment intime et lui ai offert mon regard sur ce qu'elle est : ma compagne qui se bat pour se réconcilier avec elle-même. Sa force : oser poser un rouge à lèvres sur sa bouche pour retrouver sa dignité et sa féminité.
Iris SYZLACK [Toulouse (31)]
Le cancer du sein de ma mère a été diagnostiqué en août 2011. Une mammectomie a dû être pratiquée très rapidement. J'ai remarqué que sa blessure la plus profonde suite à cette intervention n'était pas dans sa chair, mais dans sa féminité. L'idée m'est alors venu de prendre une photographie d'elle, nue, belle malgré la cicatrice et la maladie. Nous voulions l'image d'une femme forte et sublime ne possédant qu'un seul sein... Le titre a coulé de source : « L'amazone ». Par la suite la chimiothérapie est venue lui voler ses cheveux, ses cils, la beauté de sa peau et de ses ongles. Son vrai combat, sa vraie force, ont été de traverser cette maladie qui affecte tant la féminité, sans jamais perdre de sa beauté. Elle est aujourd'hui en rémission depuis deux ans.
Véronique CORNUAULT [Gignac-La-Nerthe (13)]
En tant qu'amie et photographe passionnée, j'ai pris – suite à sa demande – mon amie Sylvie atteinte d'un cancer du sein en photo une fois par semaine, dès le début de son combat. Il y a eu de grands moments de douceur face à d'autres grands moments de douleur. Entre deux séances de chimiothérapie sévères, elle était affaiblie physiquement et psychologiquement. Je lui ai demandé de se maquiller un peu et j'ai essayé de la faire rire... Elle a eu tant de force, de courage et de patience face à la maladie ! Malgré le profond tourment, une immense volonté et joie de vivre. Nous sommes toutes deux fières de partager avec vous cette photographie.
Sylvie THOMAS [Grambois (84)]
Combat de mères en filles…
Céline KRIÉBUS [Saint-Martin-Lalande (11)]
Le temps n'est rien ; cependant le temps est tout. La vie m'a appris combien il était dur d'être une jeune fille, une jeune femme, une femme, une femme dans la société, une femme amoureuse, une mère… Alors quand une femme comme Catherine m'a expliqué son combat, j'ai accepté de prendre cette photographie. Elle représente tellement de choses : une lutte, des blessures visibles et invisibles, des peines, des joies, des peurs. Ce cliché n'est qu'un instant, une fraction de seconde. Mais pour arriver à saisir ce sourire, elle a beaucoup supporté. Nous nous connaissions sans nous connaître vraiment. Après la séance, nous avons discuté tout l'après midi. La nudité n'est rien quand on se confie sur toutes nos blessures secrètes. Nous sommes des miroirs les unes pour les autres. Alors, prenons soin de nous !
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Les membres du jury 2015